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Le prix Nobel français d’éco­no­mie écrit aux français, 5 décembre 2009

Maurice AllaisLe 9 octobre 2010 dispa­rais­sait Maurice Allais à l’âge respec­table de 99 ans, qui avait tout annon­cé…C’était le seul prix Nobel d’éco­no­mie français.

Marianne lui avait ouvert ses colonnes fin 2009. Il y a exprimé son opinion par le biais d’une lettre testa­ment aux français. Cette lettre est repro­duite inté­gra­le­ment ci-dessous.

Afin de vous inci­ter à la lire inté­gra­le­ment pour vous chan­ger des discours léni­fiants des écono­mistes vedettes du 20 h (Attali, Minc, De Bois­sieu, Cohen, Lenglet, …), je me suis permis d’en extraire quelques phrases clés :

 

« Le point de vue que j’ex­prime est celui d’un théo­ri­cien à la fois libé­ral et socia­liste. », M. Allais, 5 décembre 2009.

 

Le fonde­ment de la crise : l’or­ga­ni­sa­tion du commerce mondial

  • « il est fou d’avoir supprimé les protec­tions doua­nières aux fron­tières, avec la Chine en parti­cu­lier mais égale­ment avec certains pays plus proches. »

Il faut délo­ca­li­ser Pascal Lamy ! [note : direc­teur (et socia­liste !) de l’OMC]

  • « … le chômage actuel est dû à cette libé­ra­li­sa­tion totale du commerce, la voie prise par le G20 m’ap­pa­raît par consé­quent nuisible. »

  • «  … attri­buer la crise de 1929 à des causes protec­tion­nistes consti­tue un contre­sens histo­rique »

  • « Que Pascal Lamy ait demandé une accé­lé­ra­tion de ce proces­sus de libé­ra­li­sa­tion m’ap­pa­raît une méprise monu­men­tale, je la quali­fie­rais même de mons­trueuse. »

Un protec­tion­nisme raisonné et raison­nable

  • « L’ab­sence d’une telle protec­tion appor­tera la destruc­tion de toute l’ac­ti­vité de chaque pays ayant des reve­nus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les indus­tries de l’Eu­rope de l’Ouest et celles des pays déve­lop­pés »

Crise et mondia­li­sa­tion sont liées

  • « Alors que les fonda­teurs du marché commun euro­péen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libé­ra­li­ser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons ensuite, ouvert l’Eu­rope sans aucune précau­tion et sans lais­ser de protec­tion exté­rieure face à la concur­rence de pays dotés de coûts sala­riaux si faibles que s’en défendre deve­nait illu­soire »

Un prix Nobel . . . télé­spec­ta­teur

  • « Les commen­ta­teurs écono­miques que je vois s’ex­pri­mer régu­liè­re­ment à la télé­vi­sion pour analy­ser les causes de l’ac­tuelle crise sont fréquem­ment les mêmes qui y venaient aupa­ra­vant pour analy­ser la bonne conjonc­ture avec une parfaite séré­nité »

  • « je n’étais pas convié sur les plateaux de télé­vi­sion quand j’an­nonçais, et j’écri­vais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accom­pa­gnée d’un chômage incon­trôlé allait bien­tôt se produire »

  • « je n’ai pu expliquer aux français les origines réelles de la crise alors qu’ils ont été dépos­sé­dés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers »

  • « Bien que je sois un expert inter­na­tio­na­le­ment reconnu sur les crises écono­miques, notam­ment celles de 1929 ou de 1987, ma situa­tion présente peut donc se résu­mer de la manière suivante : je suis un télé­spec­ta­teur. Un prix Nobel… télé­spec­ta­teur »

  • « Certains se trompent double­ment en igno­rant leur igno­rance, mais d’autres, qui la connaissent et pour­tant la dissi­mulent, trompent ainsi les Français. »

Lettre aux français de Maurice Allais, prix Nobel d’éco­no­mie paru dans Marianne le 5 décembre 2009

Le point de vue que j’ex­prime est celui d’un théo­ri­cien à la fois libé­ral et socia­liste. Les deux notions sont indis­so­ciables dans mon esprit, car leur oppo­si­tion m’ap­pa­raît fausse, arti­fi­cielle. L’idéal socia­liste consiste à s’in­té­res­ser à l’équité de la redis­tri­bu­tion des richesses, tandis que les libé­raux véri­tables se préoc­cupent de l’ef­fi­ca­cité de la produc­tion de cette même richesse. Ils consti­tuent à mes yeux deux aspects complé­men­taires d’une même doctrine. Et c’est préci­sé­ment à ce titre de libé­ral que je m’au­to­rise à critiquer les posi­tions répé­tées des grandes instances inter­na­tio­nales en faveur d’un libre-échan­gisme appliqué aveu­glé­ment.

Le fonde­ment de la crise : l’or­ga­ni­sa­tion du commerce mondial

La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénon­cia­tion du « protec­tion­nisme » , dénon­cia­tion absurde à chaque fois qu’elle se voit expri­mée sans nuance, comme cela vient d’être le cas. Nous sommes confron­tés à ce que j’ai par le passé nommé « des tabous indis­cu­tés dont les effets pervers se sont multi­pliés et renfor­cés au cours des années » (1). Car tout libé­ra­li­ser, on vient de le véri­fier, amène les pires désordres. Inver­se­ment, parmi les multiples véri­tés qui ne sont pas abor­dées se trouve le fonde­ment réel de l’ac­tuelle crise : l’or­ga­ni­sa­tion du commerce mondial, qu’il faut réfor­mer profon­dé­ment, et prio­ri­tai­re­ment à l’autre grande réforme égale­ment indis­pen­sable que sera celle du système bancaire.

 

Les grands diri­geants de la planète montrent une nouvelle fois leur igno­rance de l’éco­no­mie qui les conduit à confondre deux sortes de protec­tion­nismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d’autres sont entiè­re­ment justi­fiés. Dans la première caté­go­rie se trouve le protec­tion­nisme entre pays à salaires compa­rables, qui n’est pas souhai­table en géné­ral. Par contre, le protec­tion­nisme entre pays de niveaux de vie très diffé­rents est non seule­ment justi­fié, mais abso­lu­ment néces­saire. C’est en parti­cu­lier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d’avoir supprimé les protec­tions doua­nières aux fron­tières. Mais c’est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l’Eu­rope. Il suffit au lecteur de s’in­ter­ro­ger sur la manière éven­tuelle de lutter contre des coûts de fabri­ca­tion cinq ou dix fois moindres – si ce n’est des écarts plus impor­tants encore – pour consta­ter que la concur­rence n’est pas viable dans la grande majo­rité des cas. Parti­cu­liè­re­ment face à des concur­rents indiens ou surtout chinois qui, outre leur très faible prix de main-d’œuvre, sont extrê­me­ment compé­tents et entre­pre­nants.

Il faut délo­ca­li­ser Pascal Lamy !

Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libé­ra­li­sa­tion totale du commerce, la voie prise par le G20 m’ap­pa­raît par consé­quent nuisible. Elle va se révé­ler un facteur d’ag­gra­va­tion de la situa­tion sociale. À ce titre, elle consti­tue une sottise majeure, à partir d’un contre­sens incroyable. Tout comme le fait d’at­tri­buer la crise de 1929 à des causes protec­tion­nistes consti­tue un contre­sens histo­rique. Sa véri­table origine se trou­vait déjà dans le déve­lop­pe­ment incon­si­déré du crédit durant les années qui l’ont précé­dée. Au contraire, les mesures protec­tion­nistes qui ont été prises, mais après l’ar­ri­vée de la crise, ont certai­ne­ment pu contri­buer à mieux la contrô­ler. Comme je l’ai précé­dem­ment indiqué, nous faisons face à une igno­rance crimi­nelle. Que le direc­teur géné­ral de l’Or­ga­ni­sa­tion mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait déclaré : «  Aujourd’­hui, les leaders du G20 ont clai­re­ment indiqué ce qu’ils attendent du cycle de Doha : une conclu­sion en 2010 » et qu’il ait demandé une accé­lé­ra­tion de ce proces­sus de libé­ra­li­sa­tion m’ap­pa­raît une méprise monu­men­tale, je la quali­fie­rais même de mons­trueuse. Les échanges, contrai­re­ment à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être consi­dé­rés comme un objec­tif en soi, ils ne sont qu’un moyen. Cet homme, qui était en poste à Bruxelles aupa­ra­vant, commis­saire euro­péen au Commerce, ne comprend rien, rien, hélas ! Face à de tels entê­te­ments suici­daires, ma propo­si­tion est la suivante : il faut de toute urgence délo­ca­li­ser Pascal Lamy, un des facteurs majeurs de chômage !

 

Plus concrè­te­ment, les règles à déga­ger sont d’une simpli­cité folle : du chômage résulte des délo­ca­li­sa­tions, elles-mêmes dues aux trop grandes diffé­rences de salai­res… À partir de ce constat, ce qu’il faut entre­prendre en devient telle­ment évident ! Il est indis­pen­sable de réta­blir une légi­time protec­tion. Depuis plus de dix ans, j’ai proposé de recréer des ensembles régio­naux plus homo­gènes, unis­sant plusieurs pays lorsque ceux-ci présentent de mêmes condi­tions de reve­nus, et de mêmes condi­tions sociales. Chacune de ces « orga­ni­sa­tions régio­nales » serait auto­ri­sée à se proté­ger de manière raison­nable contre les écarts de coûts de produc­tion assu­rant des avan­tages indus a certains pays concur­rents, tout en main­te­nant simul­ta­né­ment en interne, au sein de sa zone, les condi­tions d’une saine et réelle concur­rence entre ses membres asso­ciés.

Un protec­tion­nisme raisonné et raison­nable

Ma posi­tion et le système que je préco­nise ne consti­tue­raient pas une atteinte aux pays en déve­lop­pe­ment. Actuel­le­ment, les grandes entre­prises les utilisent pour leurs bas coûts, mais elles parti­raient si les salaires y augmen­taient trop. Ces pays ont inté­rêt à adop­ter mon prin­cipe et à s’unir à leurs voisins dotés de niveaux de vie semblables, pour déve­lop­per à leur tour ensemble un marché interne suffi­sam­ment vaste pour soute­nir leur produc­tion, mais suffi­sam­ment équi­li­bré aussi pour que la concur­rence interne ne repose pas unique­ment sur le main­tien de salaires bas. Cela pour­rait concer­ner par exemple plusieurs pays de l’est de l’Union euro­péenne, qui ont été inté­grés sans réflexion ni délais préa­lables suffi­sants, mais aussi ceux d’Afrique ou d’Amé­rique latine.

L’ab­sence d’une telle protec­tion appor­tera la destruc­tion de toute l’ac­ti­vité de chaque pays ayant des reve­nus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les indus­tries de l’Eu­rope de l’Ouest et celles des pays déve­lop­pés. Car il est évident qu’a­vec le point de vue doctri­naire du G20, toute l’in­dus­trie française finira par partir à l’ex­té­rieur. Il m’ap­pa­raît scan­da­leux que des entre­prises ferment des sites rentables en France ou licen­cient, tandis qu’elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts, comme cela a été le cas dans le secteur des pneu­ma­tiques pour auto­mo­biles, avec les annonces faites depuis le prin­temps par Conti­nen­tal et par Miche­lin. Si aucune limite n’est posée, ce qui va arri­ver peut d’ores et déjà être annoncé aux Français : une augmen­ta­tion de la destruc­tion d’em­plois, une crois­sance drama­tique du chômage non seule­ment dans l’in­dus­trie, mais tout autant dans l’agri­cul­ture et les services.

 

De ce point de vue, il est vrai que je ne fais pas partie des écono­mistes qui emploient le mot « bulle ». Qu’il y ait des mouve­ments qui se géné­ra­lisent, j’en suis d’ac­cord, mais ce terme de « bulle » me semble inap­pro­prié pour décrire le chômage qui résulte des délo­ca­li­sa­tions. En effet, sa progres­sion revêt un carac­tère perma­nent et régu­lier, depuis main­te­nant plus de trente ans. L’es­sen­tiel du chômage que nous subis­sons —tout au moins du chômage tel qu’il s’est présenté jusqu’en 2008 — résulte préci­sé­ment de cette libé­ra­tion incon­si­dé­rée du commerce à l’échelle mondiale sans se préoc­cu­per des niveaux de vie. Ce qui se produit est donc autre chose qu’une bulle, mais un phéno­mène de fond, tout comme l’est la libé­ra­li­sa­tion des échanges, et la posi­tion de Pascal Lamy consti­tue bien une posi­tion sur le fond.

Crise et mondia­li­sa­tion sont liées

Les grands diri­geants mondiaux préfèrent, quant à eux, tout rame­ner à la monnaie, or elle ne repré­sente qu’une partie des causes du problème. Crise et mondia­li­sa­tion : les deux sont liées. Régler seule­ment le problème moné­taire ne suffi­rait pas, ne régle­rait pas le point essen­tiel qu’est la libé­ra­li­sa­tion nocive des échanges inter­na­tio­naux, Le gouver­ne­ment attri­bue les consé­quences sociales des délo­ca­li­sa­tions à des causes moné­taires, c’est une erreur folle.

 

Pour ma part, j’ai combattu les délo­ca­li­sa­tions dans mes dernières publi­ca­tions (2). On connaît donc un peu mon message. Alors que les fonda­teurs du marché commun euro­péen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libé­ra­li­ser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons ensuite, ouvert l’Eu­rope sans aucune précau­tion et sans lais­ser de protec­tion exté­rieure face à la concur­rence de pays dotés de coûts sala­riaux si faibles que s’en défendre deve­nait illu­soire. Certains de nos diri­geants, après cela, viennent s’éton­ner des consé­quences !

 

Si le lecteur voulait bien reprendre mes analyses du chômage, telles que je les ai publiées dans les deux dernières décen­nies, il consta­te­rait que les événe­ments que nous vivons y ont été non seule­ment annon­cés mais décrits en détail. Pour­tant, ils n’ont béné­fi­cié que d’un écho de plus en plus limité dans la grande presse. Ce silence conduit à s’in­ter­ro­ger.

Un prix Nobel… télé­spec­ta­teur

Les commen­ta­teurs écono­miques que je vois s’ex­pri­mer régu­liè­re­ment à la télé­vi­sion pour analy­ser les causes de l’ac­tuelle crise sont fréquem­ment les mêmes qui y venaient aupa­ra­vant pour analy­ser la bonne conjonc­ture avec une parfaite séré­nité. Ils n’avaient pas annoncé l’ar­ri­vée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d’entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n’étais pas convié sur les plateaux de télé­vi­sion quand j’an­nonçais, et j’écri­vais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accom­pa­gnée d’un chômage incon­trôlé allait bien­tôt se produire, je fais partie de ceux qui n’ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu’ils ont été dépos­sé­dés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j’ai fait trans­mettre à certaines émis­sions écono­miques auxquelles j’as­sis­tais en télé­spec­ta­teur le message que j’étais disposé à venir parler de ce que sont progres­si­ve­ment deve­nues les banques actuelles, le rôle véri­ta­ble­ment dange­reux des traders, et pourquoi certaines véri­tés ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même néga­tive, n’est venue d’au­cune chaîne de télé­vi­sion et ce durant des années.

 

Cette atti­tude répé­tée soulève un problème concer­nant les grands médias en France : certains experts y sont auto­ri­sés et d’autres, inter­dits. Bien que je sois un expert inter­na­tio­na­le­ment reconnu sur les crises écono­miques, notam­ment celles de 1929 ou de 1987, ma situa­tion présente peut donc se résu­mer de la manière suivante : je suis un télé­spec­ta­teur. Un prix Nobel… télé­spec­ta­teur, Je me retrouve face à ce qu’af­firment les spécia­listes régu­liè­re­ment invi­tés, quant à eux, sur les plateaux de télé­vi­sion, tels que certains univer­si­taires ou des analystes finan­ciers qui garan­tissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu’il faut faire. Alors qu’en réalité ils ne comprennent rien. Leur situa­tion rejoint celle que j’avais consta­tée lorsque je m’étais rendu en 1933 aux États-Unis, avec l’objec­tif d’étu­dier la crise qui y sévis­sait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incom­pré­hen­sion intel­lec­tuelle totale. Aujourd’­hui égale­ment, ces experts se trompent dans leurs expli­ca­tions. Certains se trompent double­ment en igno­rant leur igno­rance, mais d’autres, qui la connaissent et pour­tant la dissi­mulent, trompent ainsi les Français.

 

Cette igno­rance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pour­ris­se­ment du débat et de l’in­tel­li­gence, par le fait d’in­té­rêts parti­cu­liers souvent liés à l’argent. Des inté­rêts qui souhaitent que l’ordre écono­mique actuel, qui fonc­tionne à leur avan­tage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en parti­cu­lier les multi­na­tio­nales qui sont les prin­ci­pales béné­fi­ciaires, avec les milieux bour­siers et bancaires, d’un méca­nisme écono­mique qui les enri­chit, tandis qu’il appau­vrit la majo­rité de la popu­la­tion française mais aussi mondiale.

 

Ques­tion clé : quelle est la liberté véri­table des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu’aux sphères de la poli­tique.

 

Deuxième ques­tion : qui détient de la sorte le pouvoir de déci­der qu’un expert est ou non auto­risé à expri­mer un libre commen­taire dans la presse ?

 

Dernière ques­tion : pourquoi les causes de la crise telles qu’elles sont présen­tées aux Français par ces person­na­li­tés invi­tées sont-elles souvent le signe d’une profonde incom­pré­hen­sion de la réalité écono­mique ? S’agit-il seule­ment de leur part d’igno­rance ? C’est possible pour un certain nombre d’entre eux, mais pas pour tous.

 

Ceux qui détiennent ce pouvoir de déci­sion nous laissent le choix entre écou­ter des igno­rants ou des trom­peurs.

 

Maurice Allais, 5 décembre 2009.

NB : vous pouvez télé­char­ger l’article scanné paru dans Marianne ici (4,2 Mo, pdf).

Pour en savoir plus sur Maurice Allais (morceaux choi­sis) : Le testa­ment de maurice Allais

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(1) L’Eu­rope en crise. Que faire ?, éditions Clément Juglar. Paris, 2005.
(2) Notam­ment La crise mondiale aujourd’­hui, éditions Clément Juglar, 1999, et la Mondia­li­sa­tion, la destruc­tion des emplois et de la crois­sance : l’évi­dence empi­rique, éditions Clément Juglar, 1999.