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Quel est le PIB-PPA moyen par Humain ?

De nombreux huma­nistes pensent, et j’en suis, que tous les êtres humains méritent peu ou prou le même bonheur. Si l’on pense d’autre part que « l’argent ne fait pas le bonheur mais qu’il y contri­bue large­ment », le pouvoir d’achat (ou niveau de vie) y contri­bue donc. C’est d’ailleurs à ce titre que parmi les para­mètres de l’in­di­ca­teur univer­sel IDH (Indice de Déve­lop­pe­ment Humain) d’une popu­la­tion donnée  (géné­ra­le­ment les habi­tants d’un pays) se trouve le loga­rithme du PIB-PPA par habi­tant (PIB-PPA/h) de cette popu­la­tion.

Que devien­drait le PIB-PPA/h de la France si il deve­nait le PIB-PPA/h mondial ?

Selon la banque mondiale, en 2017 le PIB-PPA/h français s’éle­vait à 42.850 ($ PPA inter­na­tio­naux courants) contre 16.940 au niveau mondial. Autre­ment dit, le PIB-PPA moyen d’un français serait réduit d’un facteur 2,55 si l’on accor­dait à chaque terrien le PIB-PPA/h mondial. Les huma­nistes favo­rables à l’im­mi­gra­tion sans limite en France seraient-ils, du seul point de vue de l’éga­lité entre les humains, prêt à voir réduire leur pouvoir d’achat d’un facteur 2,55 ?

Suppo­sons un huma­niste gagnant 3.000 € net mensuel. Serait-il prêt à gagner 1.176 € net (montant d’un Smic mensuel net  de 2018), sous réserve que l’on conserve le système actuel français de répar­ti­tion des reve­nus, des coti­sa­tions et pres­ta­tions sociales, d’ac­cès aux services publics ? Si en outre, toujours dans le même souci du droit au même bonheur via le pouvoir d’achat, on souhaite réduire l’écart de reve­nus dispo­nibles, ce serait par plus de 2,55 qu’il faudrait réduire ce salaire de 3.000 € net mensuel, lequel se situe large­ment au dessus du revenu moyen : avec 3.000 € net, soit 3.800 € brut, on fait partie des 10 % des Français les plus riches (valeur 2011, voir simu­la­teur sur Pour une révo­lu­tion fiscale de T. Piketty & Co, avril 2012). A la base de ces 10% les plus riches, certes, mais tout de même !

Si cette immi­gra­tion devait donc être limi­tée, quelles seraient les restric­tions à mettre en place ? Quels seraient les critères (huma­nistes) permet­tant à tel ou tel humain de s’ins­tal­ler sur le terri­toire français ou pas ? Vaste débat !

ps : notons que cette répar­ti­tion se fait entre tous les humains y compris les enfants. Si l’on consi­dère que les enfants ne doivent pas perce­voir de reve­nus, en tout cas les moins de 15 ans qui repré­sentent 35% de la popu­la­tion mondiale, alors ce que perce­vrait en moyenne un humain serait supé­rieur aux 1.176 € précé­dem­ment énon­cés : cette somme serait de 1.810 € (1.176/0,65). Bien évidem­ment, il est probable que les humains qui auraient des enfants de moins de 15 ans auraient une somme supé­rieure à ces 1.810 €  distri­bué sous forme de services publics (selon les pays : accès gratuit au système d’édu­ca­tion, santé, …) ou de reve­nus (allo­ca­tion fami­liale, aide au loge­ment, ….). Et ceux sans enfant une somme comprise entre les deux.

Ce sont les musul­mans, les juifs, ou les deux qui amènent la merde en France ?

   D’où vient le problème de l’at­teinte à la laïcité, sinon des juifs ? On le dit, ça ? Eh bien moi, je le dis ! Je rêve ou quoi ? C’est ça notre problème actuel­le­ment, ce sont les juifs qui mettent en cause la laïcité ! Ce sont les juifs qui amènent la merde en France aujourd’­hui !

Avoue que, si tu me connais un tant soit peu, tu te dis : il déconne ou quoi ?

Conti­nuer la lecture

Le fantasme de l’is­la­mi­sa­tion de la France

À ceux qui voient en tout immi­gré ou descen­dant d’im­mi­gré non euro­péen, un musul­man . . .

. . . et qui, perce­vant une augmen­ta­tion de la « colo­ra­tion » de notre popu­la­tion, en déduisent une « isla­mi­sa­tion » de la France, laquelle serait en outre une menace.

Que disent les chiffres ?

    Un premier chiffre : 8 % des adultes de 18 à 50 ans se déclarent de reli­gion musul­mane, soit 2,1 millions de personnes.
Source :  » Trajec­toires et Origines : Enquête sur la diver­sité des popu­la­tions en France », p. 124, INED, octobre 2010).

Le fantasme de l'islamisation de la France

    Pour les scep­tiques envers les statis­tiques offi­cielles, selon l’IFOP, ce taux serait de 5,8% de la popu­la­tion des plus de 18 ans (source :  » ANALYSE : 1989–2011, Enquête sur l’im­plan­ta­tion et l’évo­lu­tion de l’Is­lam de France », p.4, IFOP, juillet 2011). Cette dernière enquête évaluant à 9% la part des plus de 55 ans dans la popu­la­tion musul­mane (p. 5), ce chiffre de 5,8% est compa­tible avec le chiffre de 8% des 18–50 ans de l’enquête de l’INED (Rq : de nombreux immi­grés « musul­mans » retournent dans leur pays d’ori­gine à l’oc­ca­sion de leur retraite).

Le fantasme de l'islamisation de la France

    Nous consta­tons une répar­ti­tion inégale sur le terri­toire. Inéga­li­tés liées à l’his­to­rique des bassins d’em­plois des immi­grés « musul­mans » mais liées aussi à la poli­tique du loge­ment. De nombreuses villes ne respectent pas la loi SRU insti­tuant une propor­tion de 20% de loge­ments sociaux, les « musul­mans » faisant plutôt partie des classes pauvres et modestes.

   Par consé­quent, en terme de popu­la­tion reli­gieuse, la popu­la­tion musul­mane (8%) n’est pas plus une menace pour notre laïcité que la popu­la­tion catho­lique qui repré­sente 43% de la popu­la­tion française de plus de 18 ans (cf. tableau 1 supra).

Comment donc une popu­la­tion reli­gieuse aussi réduite pour­rait consti­tuer une menace ?

    Si vous préfé­rez écou­ter que lire, je vous suggère ces deux vidéos de Raphaël Liogier, profes­seur à l’Ins­ti­tut d’Études Poli­tiques d’Aix en Provence, auteur de l’ou­vrage “Le mythe de l’is­la­mi­sa­tion” (2012) : une courte (8 min.) et une longue (26 min). Ou lire l’ar­ticle « les para­nos de l’is­la­mi­sa­tion » dans Poli­tis ou encore l’avis de l’édi­teur.

    Comme rappelé dans ces docu­ments, d’un point de vue quan­ti­ta­tif, l’is­la­mi­sa­tion de la France n’est assu­ré­ment pas en cours, et ce après 50 ans d’im­mi­gra­tion « musul­mane », impor­tante et encou­ra­gée jusqu’en 1975, bien moindre et stable depuis.

    Ainsi de 2005 à 2010, le nombre d’en­trées est stabi­lisé autour des 200.000 entrées (201.500 en 2010) auquel il convient de retran­cher les sorties (126.500 en 2010), comme l’illustre le tableau ci-dessous.

Note : le nombre impor­tant d’im­mi­grés quit­tant le terri­toire s’ex­plique essen­tiel­le­ment par la forte propor­tion d’étu­diants (32,4 % des entrées en 2010) et par le retour au pays pour la retraite, 40–50 ans après l’im­mi­gra­tion massive des années 1960–70.

    Donc non seule­ment l’im­mi­gra­tion globale s’est réduite mais en outre la part de l’im­mi­gra­tion « musul­mane » n’en repré­sente plus qu’un bon tiers comme l’illustre le diagramme ci-dessous.

    L’en­semble des quatre pays à forte popu­la­tion musul­mane (82 à 86 %), à savoir la Turquie, la Tuni­sie, le Maroc et l’Al­gé­rie repré­sente 34,5% de l’im­mi­gra­tion (2008). En rajou­tant l’Afrique subsa­ha­rienne (9%), à forte propor­tion musul­mane (80%), l’on arrive à 43%.

Une popu­la­tion « musul­mane » stable, voire en dimi­nu­tion.

    La popu­la­tion « musul­mane » en France ne peut donc pas s’ac­croître puisqu’on ne constate pas de conver­sions, que le flux migra­toire « musul­man » est stable et que le taux de nata­lité des immi­grés « musul­mans » rejoint rapi­de­ment celui de la popu­la­tion française.

    On peut même imagi­ner une réduc­tion de la popu­la­tion « musul­mane » dans la mesure où nombre de descen­dants d’im­mi­grés « musul­mans » quitte la reli­gion musul­mane au profit du chris­tia­nisme ou d’au­cune reli­gion.

    C’est ce qu’at­teste le tableau ci-dessous résu­mant la situa­tion des quatre prin­ci­pales origines géogra­phiques d’im­mi­grés « musul­mans ». Comme on le voit, il y a 10 à 20 % de musul­mans de moins chez les descen­dants d’im­mi­grés que chez les immi­grés. En parti­cu­lier, l’on constate une baisse d’en­vi­ron 22% pour les trois prin­ci­paux pays d’im­mi­gra­tion « musul­mane ».

Source : Trajec­toire et Origines (TeO) : Enquête sur la diver­sité des popu­la­tions de France, Ch. 16, p 125, INED-INSEE, 2008.

   Ces chiffres de l’INED-INSEE sont confir­més par l’enquête IFOP/La Croix qui atteste que 26% des descen­dants d’une famille musul­mane se déclarent non musul­mans (22%), d’une autre reli­gion (1%) ou sans reli­gion (3%) (source :  » ANALYSE : 1989–2011, Enquête sur l’im­plan­ta­tion et l’évo­lu­tion de l’Is­lam de France », p.7, IFOP, juillet 2011).

   De son côté le Pew Research Center, dans son rapport inti­tulé « Le futur de la popu­la­tion musul­mane globale » (en anglais, 2011), se fondant sur les données du docu­ment cité ci-dessus  « Trajec­toires et origines » ,  conclut que « pour la France, la projec­tion basse pour 2030 tourne autour de 9,8 % de popu­la­tion de reli­gion musul­mane. Et autour de 10,9 % pour la projec­tion haute, les variables essen­tielles étant le taux de fécon­dité et le rythme de l’im­mi­gra­tion. ».   La projec­tion haute conduit à une part de la popu­la­tion se décla­rant musul­mane très mino­ri­taire (10,9%), bien infé­rieure à celle des chré­tiens (45% en 2008).

Si la propor­tion de musul­mans en France n’aug­mente pas, l’as­pect quali­ta­tif consti­tue­rait-il cette présu­mée isla­mi­sa­tion de la France ?

    En atten­dant de plus amples déve­lop­pe­ments, voir ce docu­ment, cette video et/ou ce livre. Du même auteur, lire l’ar­ticle Le mythe de l’in­va­sion arabo-musul­mane (Raphaël Liogier, Mai 2014).

    Mais je me permets de douter d’un quel­conque risque : en 1905, lorsque a été décidé la laïcité de la Répu­blique Française, la propor­tion de catho­liques en France repré­sen­tait 90 % de la popu­la­tion.

     En outre, la multi­pli­cité des courants musul­mans en France bride toute possi­bi­lité d’or­ga­ni­sa­tion. D’ailleurs, n’as­siste-t-on pas à des guerres entre popu­la­tions musul­manes, essen­tiel­le­ment sunnites vs chiites, plutôt que vis à vis de  popu­la­tions non musul­manes ?

    Si l’on établit le nombre d’éta­blis­se­ments scolaires confes­sion­nels rappor­tée à la popu­la­tion de la confes­sion concer­née (cf. 1er tableau ci-dessus) , on obtient :

  • 564 établis­se­ments de confes­sion juive (282 établis­se­ments pour 0,5% de rési­dents français de 18 à 60 ans se décla­rant de confes­sion juive) ;
  • 197 établis­se­ments de confes­sion catho­lique (8485 établis­se­ments pour 43% de catho­liques) ;
  • 3,75 établis­se­ments de confes­sion musul­mane (30 établis­se­ments pour 8% de musul­mans).

…………………

    Diffi­cile d’en déduire une isla­mi­sa­tion par l’en­sei­gne­ment, pas plus que par un présumé commu­nau­ta­risme d’ailleurs. Lire à ce propos l’ar­ticle de janvier 2015 d’Olivier Roy : « La commu­nauté musul­mane n’existe pas »

    Une couver­ture de maga­zine telle celle de gauche ci-dessous laisse accroire une réalité qui n’est donc que pur fantasme. Celle de droite est un montage (il y en a d’autres ICI) afin de se rendre mieux compte de l’objec­tif stig­ma­ti­sant de telles couver­tures.

Actua­li­sa­tion (janvier 2015) : quelques courbes et données perti­nentes sur le site du Monde : Petites et grandes erreurs factuelles d’Eric Zemmour sur l’im­mi­gra­tion

Préju­gés sur l’im­mi­gra­tion

Les plus petits esprits ont les plus gros préju­gés. »,
Victor Hugo, Océan, Tas de pierres, 1842.

Neuvième d’une série d’ar­ticles démon­tant les préju­gés sur la pauvreté, l’as­sis­ta­nat, l’im­mi­gra­tion, les Roms, les dépenses publiques, . . .

9) Sur l’im­mi­gra­tion

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9–1) « L’im­mi­gra­tion augmente d’an­née en année en France »

VRAI et FAUX ! Depuis 1975, le taux d’immi­grés est quasi constant : 8,4 % en 2008  contre 7,4 % en 1975  (source: Évolu­tion de la part des popu­la­tions étran­gères et immi­grées en 2008,  INSEE).

Le solde migra­toire (entrées – sorties) annuel est, en taux, le plus faible de l’U.E. (cf. 9.3). Il a varié selon une tendance bais­sière de 1,7 en 2004 à 0,7 en 2011 (source : 2e et 6e colonnes de ce tableau, INED 2011).

Si l’on ne tient compte que des entrées, la France compte parmi les pays dont le nombre d’en­trées d’étran­gers rela­ti­ve­ment à la popu­la­tion totale est le plus bas comme l’at­teste le graphique ci-dessous.

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9–2) « Si on renvoyait les étran­gers1 dans leur pays, il y aurait moins de chômage en France »
ou
« Les étran­gers prennent des emplois aux Français »
ou
« Les étran­gers creusent le trou de la Sécu­rité sociale »

FAUX ! Globa­le­ment, la présence des popu­la­tions de natio­na­lité étran­gère en France crée de la richesse et donc de l’em­ploi, grâce à l’ap­port de consom­ma­tion, d’im­pôts et de coti­sa­tions (voir 9–6.). Les étran­gers sont aussi consom­ma­teurs, ils créent une demande supplé­men­taire et des emplois. Les études montrent que les migrants arri­vants créent leurs propres emplois.

« En imagi­nant une augmen­ta­tion de 10 % du flux d’im­mi­gra­tion au Royaume-Uni en 2007, le taux de chômage n’aug­men­te­rait alors que de 0,01 point au bout de 13 ans. » (source : Immi­grés: une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nico­las Sarkozy, Caro­line Four­teau, mai 2011).

9–3) « La France est un des pays d’Eu­rope qui accueille le plus d’im­mi­grés »

FAUX ! En 2001, « avec un taux d’ac­crois­se­ment natu­rel de 4 pour 1000 et un taux d’ac­crois­se­ment migra­toire de 1 pour 1000, la France est le pays d’Eu­rope dont la crois­sance démo­gra­phique annuelle dépend le moins de l’im­mi­gra­tion ». 1 pour 1000 sigi­ni­fie 0,1% de la popu­la­tion française ! Grosse catas­trophe !!!

    Le solde migra­toire (entrées – sorties) ne repré­sente que 20 % de l’ac­crois­se­ment natu­rel de la popu­la­tion française. Il est en outre le PLUS FAIBLE de l’U.E..
En Alle­magne, la tota­lité de l’ac­crois­se­ment de la popu­la­tion est due au solde migra­toire, le solde natu­rel étant néga­tif !

   Source : « Cinq idées reçues sur l’im­mi­gra­tion », tableau 2, p. 2, INED, 2004.

   Comme l’illustre le graphique ci-dessous, les autres pays d’Eu­rope se trouvent entre ces deux extrêmes :

Bilan démographique Europe en 2001 en taux soldes naturel

   En 2009 et 2010, la situa­tion n’avait pas changé pour la France.

   Comme indiqué dans le graphique ci-dessous (colonne de droite), en 2010, la part des personnes immi­grées sur la popu­la­tion totale s’éle­vait à : Autriche : 16 %, Suède : 14 %, Espagne : 14 %, États-Unis : 13 %, Alle­magne : 13 %, France : 11 %2, Pays-Bas : 10 %, Royaume-Uni : 10 %, Belgique : 9 %, Italie : 7 % (source : Le nombre et la part des immi­grés dans la popu­la­tion : compa­rai­sons inter­na­tio­nales, Gilles Pison, INED, 2010).

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9–4) « Les familles immi­grées font beau­coup plus d’en­fants que les familles françaises natives »

Pas tant que cela ! « Dans la période 1991–1998, le nombre moyen d’en­fants par femme était de 1,65 pour les seules françaises natives. Les femmes immi­grées avaient en moyenne 2,2 enfants »  

Source : « Cinq idées reçues sur l’im­mi­gra­tion », Popu­la­tion et socié­tés, INED, 2004).

Voir égale­ment :  » Monde : existe-t-il un lien entre reli­gion et nombre d ‘enfants par femme ? « 

9–5) « La France accueille toute la misère du monde », sous-entendu : « Ce sont les popu­la­tions les plus pauvres qui immigrent en France »

FAUX ! « Dans l’en­semble, les migrants repré­sentent par rapport aux non-migrants de la société d’ori­gine une popu­la­tion sélec­tion­née : en meilleure santé, plus instruite, plus entre­pre­nante, dotée d’un mini­mum de ressources »  (source : « Cinq idées reçues sur l’im­mi­gra­tion », p. 4, Popu­la­tion et socié­tés, N° 397, INED, 2004).

La part des immi­grés diplô­més de l’en­sei­gne­ment supé­rieur est passée de 12 à 25 % entre 1990 et 2007. La moyenne natio­nale est de 29 % (sources : « L’ac­ti­vité des immi­grés en 2007 », INSEE et Immi­grés: une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nico­las Sarkozy, Caro­line Four­teau, mai 2011).

9–6) « L’im­mi­gra­tion coûte 48 milliards d’Eu­ros à la France en pres­ta­tions sociales »

VRAI ! Mais elle rapporte 60 milliards d’€ en impôts et coti­sa­tions sociales chaque année.

Sources : minis­tère de la Santé et des Affaires Sociales et étude de l’uni­ver­sité de Lille-II de juillet 2010, et « Immi­grés: une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nico­las Sarkozy« , Caro­line Four­teau, mai 2011.

La popu­la­tion immi­grée est en moyenne plus jeune et en bonne santé que les autres habi­tants de la France. Or dans les pres­ta­tions sociales la mala­die pèse 47 % et la retraite 31 % (les autres dépenses étant les allo­ca­tions chômage, le RSA, les allo­ca­tions loge­ment et les allo­ca­tions fami­liales). La popu­la­tion immi­grée est donc une chance pour aider au paie­ment des retraites.

En moyenne, la contri­bu­tion nette de chaque immi­gré (diffé­rence entre ce qu’il verse et ce qu’il reçoit en impôts et coti­sa­tions sociales) est de l’ordre de 1500 € par an.

Source : « Migra­tions et protec­tion sociale : étude sur les liens et les impacts de court et long terme » , rapport pour la DREES-MIRe, auprès des Minis­tères du travail, du budget et de la Santé.

   « En l’ab­sence de l’im­mi­gra­tion, le besoin de finan­ce­ment de la protec­tion sociale en France augmen­te­rait de 2 points de Produit Inté­rieur Brut (PIB). » (source : Immi­gra­tion : combien ça coûte, Xavier Choj­ni­cki, Lille 2, labo­ra­toires EQUIPPE et CEPII). 

Bien sûr, l’ap­port de l’im­mi­gra­tion à notre pays ne saurait se limi­ter à cet aspect comp­table : il est aussi et surtout humain, cultu­rel, scien­ti­fique, artis­tique, etc.

9–7) « Les étran­gers peuvent profi­ter faci­le­ment des minima sociaux »

FAUX ! Il faut être en posses­sion d’un titre de séjour et d’une carte de travail depuis au moins cinq ans pour béné­fi­cier du RSA si on est natif d’un pays exté­rieur à l’Union euro­péenne.

9–8) « Les étran­gers augmentent la délinquance »

FAUX ! 12,7 % du nombre de condam­nés sont étran­gers (source : minis­tère de la Justice), alors qu’ils repré­sentent envi­ron 8 % de la popu­la­tion française (cf. 9–3.). Quel écart trou­ve­rions-nous en fonc­tion de critères sociaux et non natio­naux ?

9–9) « Les immi­grés provoquent la baisse des salaires des natifs »

FAUX ! A en croire cette étude de la banque de France, c’est le contraire. Extrait du résumé : «  Pour comprendre cette asymé­trie et l’im­pact posi­tif de l’im­mi­gra­tion sur les salaires, nous explo­rons le lien entre immi­gra­tion et distri­bu­tion des natifs entre emplois « .

9–10) « Il y a 10 à 15 millions de musul­mans en France »

FAUX !  En 2010, 2,1 millions des adultes de 18 à 50 ans (7,8% de cette tranche d’âges) se décla­rait de confes­sion musul­mane (source :  » Trajec­toires  et Origines Enquête sur la diver­sité des popu­la­tions en France« , p124, INED, octobre 2010).  Si l’on extra­pole ce taux à toute la popu­la­tion – donc égale­ment les enfants de 0 à 18 ans ! – cela fait 5,1 millions d’in­di­vi­dus.

Pour les scep­tiques envers les statis­tiques offi­cielles, selon l’IFOP le taux serait de 5,8% de la popu­la­tion des plus de 18 ans soit 3,5 millions (source :  » ANALYSE : 1989–2009, Enquête sur l’im­plan­ta­tion et l’évo­lu­tion de l’Is­lam de France », p.4, IFOP, aout  2009).

On retrouve ces chiffres dans l’ar­ticle wiki­pe­dia L’is­lam en France.

  Pour aller lus loin sur la ques­tion de l’im­mi­gra­tion :

Trois petits films d’ani­ma­tion de deux minutes !

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1. Dans la défi­ni­tion de l’ONU, un immi­gré est une personne née en dehors du terri­toire concerné. Cela inclut donc les Français nés à l’étran­ger. En réalité, dans le sens commun adopté par l’INSEE, un immi­gré est une personne née étran­gère à l’étran­ger.

2. En incluant les Français nés à l’étran­ger, comme l’ONU le préco­nise dans ses calculs. La part des immi­grés de natio­na­lité étran­gère s’élève à 8 % (chiffre présenté par l’INSEE).

Préju­gés sur l’is­la­mi­sa­tion de la France

  À ceux qui voient en tout immi­gré ou descen­dant d’im­mi­gré non euro­péen, un musul­man . . .

  . . . et qui, perce­vant une augmen­ta­tion de la « colo­ra­tion » de notre popu­la­tion, en déduise une « isla­mi­sa­tion » de la France, laquelle serait en outre une menace. Aussi voyons d’abord les chiffres.

   Un premier chiffre : 8 % des adultes de 18 à 50 ans se déclarent de reli­gion musul­mane, soit 2,1 millions de personnes (source : «  Trajec­toires  et Origines Enquête sur la diver­sité des popu­la­tions en France », p. 124, INED, octobre 2010).

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   Pour les scep­tiques envers les statis­tiques offi­cielles, selon l’IFOP, ce taux serait de 5,8% de la popu­la­tion des plus de 18 ans (source : «  ANALYSE : 1989–2011, Enquête sur l’im­plan­ta­tion et l’évo­lu­tion de l’Is­lam de France », p.4, IFOP, juillet  2011). Cette dernière enquête évaluant à 9% la part des plus de 55 ans dans la popu­la­tion musul­mane  (page 5), ce chiffre de 5,8% est compa­tible avec le chiffre de 8% des 18–50 ans de l’enquête de l’INED (Rq : nombre d’im­mi­grés « musul­mans » retournent dans leur pays d’ori­gine à lo’c­ca­sion de leur retraite).

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    Nous consta­tons une répar­ti­tion inégale sur le terri­toire. Inéga­li­tés liées à l’his­to­rique des bassins d’em­plois des immi­grés « musul­mans » mais liées aussi à la poli­tique du loge­ment. De nombreuses villes ne respectent pas la loi SRU insti­tuant une propor­tion de 20% de loge­ments sociaux, les « musul­mans » faisant plutôt partie des classes pauvres et modestes.  

   Par consé­quent, en terme de popu­la­tion reli­gieuse, la popu­la­tion musul­mane (8%) n’est pas plus une menace pour notre laïcité que la popu­la­tion catho­lique qui repré­sente 43% de la popu­la­tion française de plus de 18 ans (cf. tableau 1 supra).

   Comment donc une popu­la­tion reli­gieuse aussi réduite pour­rait-elle consti­tuer une menace ?

   Si vous préfé­rez écou­ter que lire, je vous suggère ces deux vidéos de Raphaël Liogier, profes­seur à l’Ins­ti­tut d’Études Poli­tiques d’Aix en Provence, auteur de l’ou­vrage “Le mythe de l’is­la­mi­sa­tion” (2012) :  une courte (8 min.) et une longue (26 min). Ou lire l’ar­ticle « les para­nos de l’is­la­mi­sa­tion » dans Poli­tis ou  encore l’avis de l’édi­teur.

   Comme rappelé dans ces docu­ments, d’un point de vue quan­ti­ta­tif, l’is­la­mi­sa­tion de la France n’est assu­ré­ment pas en cours, et ce après 50 ans d’im­mi­gra­tion « musul­mane », impor­tante et encou­ra­gée jusqu’en 1975, bien moindre et stable depuis.

   Ainsi de 2005 à 2010, le nombre d’en­trées est stabi­lisé autour des 200.000 entrées (201.500 en 2010) auquel il convient de retran­cher les sorties (126.500 en 2010), comme l’illustre le tableau ci-dessous.

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Note :   le nombre impor­tant d’im­mi­grés quit­tant le terri­toire s’ex­plique essen­tiel­le­ment par la forte propor­tion d’étu­diants (32,4 % des entrées en 2010) et  par le retour au pays pour la retraite, 40–50 ans après l’im­mi­gra­tion massive des années 1960–70.

 

   Donc non seule­ment l’im­mi­gra­tion globale s’est réduite mais en outre la part de l’im­mi­gra­tion « musul­mane » n’en repré­sente plus qu’un bon tiers comme l’illustre le diagramme ci-dessous.

   L’en­semble des quatre pays à forte popu­la­tion musul­mane (82 à 86 %), à savoir la Turquie, la Tuni­sie, le Maroc et l’Al­gé­rie repré­sente 34,5% de l’im­mi­gra­tion (2008). En rajou­tant l’Afrique subsa­ha­rienne (9%),  à forte propor­tion musul­mane (80%), l’on arrive à 43%.

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Une popu­la­tion « musul­mane » stable, voire en dimi­nu­tion.

  La popu­la­tion « musul­mane » en France ne peut donc pas s’ac­croitre puisqu’on ne constate pas de conver­sions, que le flux migra­toire « musul­man » est stable et que le taux de nata­lité des immi­grés « musul­mans » rejoint rapi­de­ment celui de la popu­la­tion française.

  On peut même imagi­ner une réduc­tion de la popu­la­tion « musul­mane » dans la mesure où nombre de descen­dants d’im­mi­grés « musul­mans » quitte la reli­gion musul­mane au profit du chris­tia­nisme ou d’au­cune reli­gion.

  C’est ce qu’at­teste le tableau ci-dessous résu­mant la situa­tion des quatre prin­ci­pales origines géogra­phiques d’im­mi­grés « musul­mans ». Comme on le voit, il y a 10 à 20 % de musul­mans de moins chez les descen­dants d’im­mi­grés que chez les immi­grés. En parti­cu­lier, l’on constate une baisse d’en­vi­ron 22% pour les trois prin­ci­paux pays d’im­mi­gra­tion « musul­mane ».

Transmission taux musulman selon pays origine

  Si la propor­tion de musul­mans en France n’aug­mente pas, l’as­pect quali­ta­tif consti­tue­rait-il cette présu­mée isla­mi­sa­tion de la France ? 

   En atten­dant de plus amples déve­lop­pe­ments, voir le doc suggéré ci-dessus, video et/ou livre.

   Mais je me permets de douter d’un quel­conque risque : en effet en 1905, lorsqu’a été décidé la laïcité de la Répu­blique Française, la propor­tion de catho­liques en France repré­sen­tait 90 % de la popu­la­tion.

   En tous les cas, une couver­ture de maga­zine telle celle de gauche ci-dessous laisse accroire une réalité qui n’est que pur fantasme. Celle de droite est un montage (il y en a d’autres ICI) afin de se rendre mieux compte de l’objec­tif stig­ma­ti­sant de telles couver­tures.

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 Couver­ture origi­nale  Montage

Actua­li­sa­tion (janvier 2015) : quelques courbes et données perti­nentes sur le site du Monde : Petites et grandes erreurs factuelles d’Eric Zemmour sur l’im­mi­gra­tion

 

Taux d’im­mi­grés à terme dans une popu­la­tion

Évolu­tion du taux d’im­mi­grés dans une popu­la­tion donnée en fonc­tion du solde migra­toire annuel

Un jour quelqu’un m’a dit, si le solde migra­toire (nombre d’im­mi­grés entrant moins le nombre d’im­mi­grés sortant) annuel d’un pays est de 0,5%, c’est à dire 5 immi­grés en plus pour 1.000 habi­tants alors, après 20 ans il y aura 10% d’im­mi­grés et après 100 ans 50%. C’est évidem­ment FAUX, ARCHI FAUX !

Prenons le cas de la France : en 2001, le solde migra­toire annuel était de 0,1% tandis que le solde démo­gra­phique natu­rel (nais­sances – décès sur le sol français) annuel de 0,4 %. Source : INED, voir lien sur le point 9.3 de l’ar­ticle Préju­gés sur l’im­mi­gra­tion.

Consi­dé­rons égale­ment que le taux de morta­lité des immi­grés (eh oui, les immi­grés ne sont pas immor­tels !) est le même que celui de la popu­la­tion française, soit 0,086%. Ce qui signi­fie que le taux de nata­lité est de 0,126%.

On abou­tit alors, par des calculs année après année, à un taux d’im­mi­grés dans la popu­la­tion française se stabi­li­sant à 7,35% au bout de 4 siècles (1,20% après 20 ans, 3,09% après 40 ans, 5,47% après un siècle, … )

Si l’on prend la situa­tion de l’an­née 2003,  la plus « défa­vo­rable » des années de 2003 à 2011 (solde natu­rel : 0,35%, solde migra­toire 0,17%. Source : cette page de l’INED, plus dispo­nible. ), l’on trouve une valeur finale de 12%. Si l’on prend les valeurs de la période 2010–2015 (soldes natu­rel et migra­toire resp. de 0,34% et 0,21%. Source : cette page de l’INED ), on trouve une valeur finale de 14,3%. En 2013, le taux constaté était de 11,6%.

Vous pouvez télé­char­ger le tableur qui l’éta­blit (para­mé­trable) : cliquez ICI.

 On peut égale­ment établir cette limite par calcul formel (cf. ci-dessous).

    Un dernier mot pour ceux qui voient en tout immi­gré ou descen­dant d’im­mi­gré non euro­péen, un musul­man :

   7,8% des adultes de 18 à 50 ans , soit 2,1 millions de personnes, se décla­raient de confes­sion musul­mane en France ! (source :  » Trajec­toires  et Origines Enquête sur la diver­sité des popu­la­tions en France », p. 124, INED, octobre 2010).

   Pour les scep­tiques envers les statis­tiques offi­cielles, selon l’IFOP le taux serait de 5,8% de la popu­la­tion des plus de 18 ans (source :  » ANALYSE : 1989–2011, Enquête sur l’im­plan­ta­tion et l’évo­lu­tion de l’Is­lam de France », p.4, IFOP, juillet  2011).

Taux_musulman_par_departement.jpg

On retrouve ces chiffres dans l’ar­ticle wiki­pe­dia : L’is­lam en France.

Sur la présu­mée isla­mi­sa­tion de la France, j’en parle ici : Préju­gés sur l’is­la­mi­sa­tion de la France.

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Calcul formel du taux d’im­mi­grés à terme.

Rappe­lons d’abord quelques défi­ni­tions :

  • Immi­gré (selon l’ONU) : il s’agit de toutes les personnes nées en dehors du terri­toire français et qui entre sur le sol français. Cela inclut donc les français nés à l’étran­ger (droit du sang) ;
  • Non-immi­gré : sont non-immi­grés les personnes nées sur le sol français, que leurs deux parents soient immi­grés ou non (droit du sol) ;
  • Popu­la­tion française : ensemble des immi­grés et des non-immi­grés vivant à un moment donné sur le terri­toire français;

Adop­tons les nota­tions suivantes :

  • P(t) : popu­la­tion française (non immi­grés + immi­grés) à l’an­née t
    I(t) : popu­la­tion immi­grée en France à l’an­née t
    n : taux de nata­lité (en %)
    d : taux de morta­lité (en %)
    i : taux migra­toire (en %), solde migra­toire rapporté à la popu­la­tion française) ;
    r : taux d’im­mi­gré dans la popu­la­tion française (en %)

On a alors, à l’an­née t+1 :

  • Popu­la­tion française : P(t+1) = P(t)*[ (1+n)*(1-d) + i ] ; // Nais­sances + nouveaux immi­grés – décés ;
  • Popu­la­tion immi­grée : I(t+1) = I(t)*(1-d) + P(t)*i ; // Immi­grés présents moins ceux qui décèdent durant l’an­née + nouveaux immi­grés ;

On suppose que le taux d’im­mi­grés r, soit I/P, est constant.

Alors : r = I(t+1)/P(t+1) = (r*(1-d)+i) / [(1+n)*(1-d)+i]

D’où : r = i / [n*(1-d)+i]

Exemple (valeurs françaises pour 2001 et consi­dé­rées constantes par la suite :

n = 1.26%, d = 0.86% (donc accr = 0.4%) et i = 0.1%

On trouve un taux de 7,36% d’im­mi­grés dans la popu­la­tion

C’est la valeur ainsi calcu­lée et affi­chée en haut à droite du tableur télé­char­geable ci-dessus, valeur iden­tique à celle trou­vée par calcul itéra­tif (cf. dernières lignes du tableur).