Archives pour la catégorie Démographie

32% des élec­teurs d’Em­ma­nuel Macron sont des plus de 65 ans

Suite au premier confi­ne­ment de 2020, la gestion de la crise de la Covid 19 a rapi­de­ment conduit à un clivage « jeunes »/ »vieux ». En effet, lorsqu’il est apparu que la morta­lité due à la Covid-19 étaient quasi exclu­si­ve­ment chez les plus de 65 ans, popu­la­tion en quasi tota­lité à la retraite, s’est rapi­de­ment posé la ques­tion : mais pourquoi ne pas recom­man­der, voire contraindre, cette popu­la­tion à se confi­ner ? Et lais­ser les autres aller travailler si ils le souhai­taient ?

Ne trou­vant pas de réponse ration­nelle, je me suis dit : la moti­va­tion ne serait-elle pas pure­ment élec­to­ra­liste ? Autre­ment dit, les plus de 65 ans ne consti­tue­raient-il pas une part impor­tante des voix de M. Macron, qui très proba­ble­ment va être candi­dat en 2022 ?

Verdict : avec une esti­ma­tion de 46,2% (cf. les données et le mode de calcul ci-dessous), les +65 ans consti­tuent près de la moitié de l’élec­to­rat de M. Macron au second tour de l’élec­tion de 2017.
Notons qu’au premier tour, les plus de 65 ans repré­sentent 26,3% des voix de M. Macron alors qu’ils n’en repré­sentent que 9,7% pour M. Le pen (source : https://fr.statista.com/statis­tiques/703904/resul­tat-vote-elec­tion-presi­den­tielle-france-avril-premier-tour-age/)

Données :

  1. Corps élec­to­ral par tranche d’âge de 2019 (pas trouvé pour 2017) l’INSEE dans ce docu­ment INSEE : https://www.insee.fr/fr/statis­tiques/4134308)
  2. Taux de parti­ci­pa­tion au second tour par tranche d’âge : Parti­ci­pa­tion aux élec­tions prési­den­tielles par âge en 2017 : http://recherche-naf.insee.fr/fr/statis­tiques/2409547
  3. Enquête en sortie d’urne du second tour de la prési­den­tielle 2017, répar­ti­tion selon 5 tranches d’âge (dont les 65 et plus) : https://fr.statista.com/statis­tiques/713694/resul­tat-vote-elec­tion-presi­den­tielle-france-deuxieme-tour-age/

Calcul :

À partir des données 1 (nombre d’ins­crits en 2019 selon 15 tranches d’âge) et 2 (taux de parti­ci­pa­tion au second tour selon 13 tranches d’âge), on obtient le nombre de votants au second tour selon 15 tranches d’âge. Aux trois tranches d’âges 80–84, 85–89, 90+ des données 1 on appliquera le taux de parti­ci­pa­tion des 80+ des données 2.

Puis on cumule ces voix selon cinq tranches d’âge (18–24, 25–34, 35–49, 50–64, 65+) afin de pouvoir les asso­cier aux données 3 (répar­ti­tion des voix au second tour entre Macron et Le Pen selon 5 tranches d’âge) qui indique que 80% des voix expri­mées des 65+ l’ont été pour Macron contre 20% pour Le Pen.
On trouve alors 5 280 424 élec­teurs de 65+ qui ont donné leur voix à Macron sur un total de voix expri­mées de 16 719 059, soit 31,6% des suffrages expri­més.

Si vous déce­lez une erreur ou un biais impor­tant, merci de m’en infor­mer !

L’Al­le­magne ferme huit réac­teurs du jour au lende­main quand la France met 10 ans pour ne pas en fermer un seul !

Pourquoi la France, 6 ans après l’ac­ci­dent de Fuku­shima, n’ar­rive pas à fermer UN seul réac­teur nucléaire sur 58 alors que l’Al­le­magne en a fermé NEUF sur 17 dans le même temps dont HUIT  du jour au lende­main et ce sans augmen­ter ses émis­sions de gaz à effet de serre ?

En quelques lignes, inven­taire du contexte écono­mique et social, lequel influe indu­bi­ta­ble­ment sur les marges de manœuvre de l’ac­tion poli­tique.  D’autres multiples raisons telles l’his­toire et la culture, sur lesquelles est fait l’im­passe ici, complètent proba­ble­ment les expli­ca­tions. Conti­nuer la lecture

Faut-il réha­bi­li­ter Malthus ? Oui et non

Pourquoi OUI et NON ? Parce que comme chez de nombreux auteurs, il y a du bon et du mauvais, du vrai et du faux. Ceci est d’au­tant plus vrai que l’ auteur consi­déré, tel Malthus (1766–1834) ici, est ancien.

Je passe­rais rapi­de­ment sur l’ar­gu­ment portant sur le statut de Malthus, « Cet homme, qui, soit dit en passant, était pasteur angli­can » (sic dans cet article). Comme  si l’on pouvait discré­di­ter les travaux de Mendel sous prétexte qu’il était moine catho­lique !
Nota : ayant trouvé, depuis l’écri­ture de cet article, un autre plus convain­cant, je vous en suggère la lecture :  L’injus­tice faite à Malthus. Mais n’hé­si­tez pas à reve­nir ici pour débattre

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La bombe démo­gra­phique, une fata­lité ?

Fécon­dité versus PIB ou versus éman­ci­pa­tion des femmes ?

   On entend souvent dire que la popu­la­tion mondiale suit une crois­sance expo­nen­tielle. Est-ce vrai ? OUI et NON car tout dépend de la période d’ob­ser­va­tion. Très gros­siè­re­ment, cette crois­sance démo­gra­phique est deve­nue expo­nen­tielle dès lors que nombre de pays sont entrés dans la première phase de leur tran­si­tion démo­gra­phique et n’ont pas encore entamé et/ou terminé la seconde (voir fin d’ar­ticle), à savoir une baisse du taux de fécon­dité des femmes.

   Or, pour un grand nombre de pays, on peut établir une corré­la­tion signi­fi­ca­tive entre l’aug­men­ta­tion de la richesse de leurs habi­tants et le taux de fécon­dité (cf. ce graphique). Mais y a-t-il une rela­tion de cause à effet ? Très proba­ble­ment ! Cepen­dant . . .

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Le décou­plage entre PIB et Empreinte écolo­gique est-il possible ?

On entend encore dire :  » conti­nuons à nous déve­lop­per car cela nous permet­tra d’être écono­mique­ment plus riches et tech­no­lo­gique­ment plus perfor­mants, et donc cela nous permet­tra de résoudre les problèmes écolo­giques « .

Parfois, ceux qui disent cela, pour faire sérieux, évoquent la courbe envi­ron­ne­men­tale de Kuznets, dont la vali­dité est, hélas pour eux, contes­tée.

Tentons de poser le problème en deux graphiques montrant les faits, dont on dit qu’ils sont têtus !

La corré­la­tion Empreinte écolo­gique / PIB par habi­tant d’un pays est mani­feste

correlation_empreinte_ecologique_pib.png

Atten­tion : les échelles sont loga­rith­miques afin de permettre de visua­li­ser sur un même graphique la plupart des grands pays dont les PIB et les empreintes écolo­giques par habi­tant varient d’un facteur 1 à 10 !

L’Empreinte écolo­gique d’un habi­tant d’un pays est donc forte­ment corré­lée au PIB/habi­tant de ce pays (2003). Diffi­ci­le­ment contes­table !

Mais ce qui est globa­le­ment vrai aujourd’­hui peut-il être faux demain et/ou pour certains pays ? Autre­ment dit peut-on décou­pler, la crois­sance du PIB de la crois­sance de l’em­preinte écolo­gique, en parti­cu­lier pour les pays dont cette dernière est IN-SOU-TE-NABLE ? Ces pays sont tous ceux dont l’em­preinte par personne est supé­rieure à 2 ha envi­ron, c’est à dire TOUS les pays dits déve­lop­pés, France incluse bien sûr.

  L’ Alle­magne, l’ex­cep­tion ?

Prenons le cas de l’Al­le­magne, un des rares pays qui a vu son empreinte écolo­gique par habi­tant se réduire depuis 1980 alors que son PIB par habi­tant crois­sait. Sur le graphique ci-dessous, sont repré­sen­tés le PIB/alle­mand (courbe bleue), l’em­preinte écolo­gique/alle­mand (courbe pourpre) entre 1960 et 2005. L’Al­le­magne a mani­fes­te­ment réussi de décou­pler l’em­preinte écolo­gique du PIB de ses habi­tants.

Est-ce suffi­sant ?

Pour cela nous avons prolongé la tendance de l’évo­lu­tion de l’Em­preinte écolo­gique (droite rouge) jusqu’à ce que qu’elle croise la valeur soute­nable (droite verte). Soute­nable signi­fie celle à laquelle chaque être humain à droit si l’on admet qu’elle doit être égale pour tous, Alle­mands, Français, Chinois, Brési­liens, …

Projection_evolution_empreinte_ecologique_allemands_WWF-200.png

  Source : Supplé­ment France du Rapport Planète Vivante 2008GlobalFoot­printNet­work.

  Que consta­tons-nous ?

L’em­preinte écolo­gique d’un alle­mand devient soute­nable à partir de . . . 2067 (envi­ron 1 ha pour chacun des 10 probables milliards d’hu­mains).

  Que pouvons-nous en conclure ?

Au vu de ces tendances, la DETTE ÉCOLOGIQUE qui conti­nuera à s’ac­cu­mu­ler jusqu’à cette date sera-t-elle rembour­sable ? Et si la charge de cette DETTE, sur laquelle il ne sera pas possible de faire défaut, augmente ?

La charge de cette DETTE, c’est à dire le coût crois­sant qu’il faudra consen­tir à payer pour la rembour­ser, ne conduira-t-il pas à un moment donné à rendre inéluc­table le « défaut de paie­ment », c’est à dire l’ef­fon­dre­ment de nos socié­tés, inca­pables de restau­rer l’en­vi­ron­ne­ment sur lequel s’ap­puie pour­tant leur fameuse crois­sance ?

L’avè­ne­ment du pic de produc­tion du pétrole ainsi que celui de bien d’autres ressources ne consti­tuent-ils pas déjà des obstacles à la restau­ra­tion de notre envi­ron­ne­ment duquel on prélève des quan­ti­tés sans cesse crois­santes de matières premières néces­saires à notre « PIB » ?

Vers la fin de cette vidéo Sans lende­main l’on peut voir les courbes de consom­ma­tion de nombreuses ressources natu­relles NON RENOUVELABLES. C’est vers la 24e minute !

Ques­tion sans réponse : pour que l’em­preinte écolo­gique décroisse à un rythme suffi­sam­ment vite pour que la dette soit rembour­sable, ne faut-il pas que le PIB croisse moins vite, voire DÉCROISSE ?

Mais est-ce la bonne ques­tion ? N’est-elle pas plutôt : étant donné qu’une rapide décrois­sance de notre empreinte écolo­gique est un impé­ra­tif, un objec­tif vital, la ques­tion du sens de l’évo­lu­tion du PIB qui s’en­sui­vra n’est-elle pas dénuée d’in­té­rêt, ou tout au moins secon­daire ?

Cepen­dant, si la ques­tion du décou­plage de la crois­sance et de l’em­preinte écolo­gique vous travaille, alors je vous invite à lire cet article de Jean Gadrey : Alain Lipietz et le « décou­plage » entre crois­sance du PIB et réduc­tion de l’em­preinte écolo­gique.

Le cas de la France et de nos voisins Belges et Espa­gnols

Evolution EE & PIB par habitant France-Belgique-Espagne-All

Adden­dum 2018 :
Pour finir, pour ceux que la décrois­sance (des riches) fait peur, je vais rajou­ter une couche :

Selon la Banque mondiale, le PIB-PPA par  humain était en 2016 de 15.583 $ . Soit mensuel­le­ment 1.298 $ (soit 1.427 Euros au taux de change moyen 2016 de 1.10 €/$).

En France, le PIB-PPA par habi­tant était de 42.920 $ en 2016. Soit mensuel­le­ment 3.277 $  (selon la banque mondiale).

L’em­preinte écolo­gique mondiale étant deux fois trop élevée, il faudrait réduire par deux le « pouvoir d’achat » (= PIB-PPA/humain) de chaque humain par deux. Si l’on consi­dère que l’on traite tous les humains de la même façon (un indien, un français, un nord améri­cain), alors il faut divi­ser par 2,5 (1.298/3.277) le pouvoir d’achat moyen des français ? Soit une réduc­tion de près de 60% !

Ouaahhhh ! Des volon­taires ? Faut-il appliquer la même cure d’aus­té­rité à Bernard Arnault qu’à un français au RSA ?

Première ques­tion à laquelle on a tenté de répondre dans l’ar­ticle : ne peut-on essayer de décor­ré­ler mieux le pib et l’em­preinte écolo­gique ?

Deuxième ques­tion : l’in­di­ca­teur PIB-PPA/h est-il le bon ? Est-il celui qui repré­sente le mieux notre bonheur ?

Bien sûr que non ! Pour en savoir plus , consul­ter le site du FAIR, le Forum pour d’Autres Indi­ca­teurs de Richesse.

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