Préjugé sur le lien entre chômage et minima sociaux

   L’on entend parfois dire, jusque dans les hautes sphères poli­tiques, que les minima sociaux (RSA, . . . ) contri­bue­raient au chômage, certains béné­fi­ciaires préfé­rant s’en conten­ter plutôt que de recher­cher un emploi.

Mais alors, cela doit se consta­ter au niveau du taux de chômage, non ?

Voyons voir ce que dit ce premier graphique qui met en rela­tion le montant des minima sociaux (rela­ti­ve­ment au seuil de pauvreté à 60 % de chacun des pays) et le taux de chômage pour 14 pays de l’Union Euro­péenne en 2003.

Corrélation chomage minima sociaux en 2003 pour 14 pays U

Légende : les montants de pres­ta­tions-types d’as­sis­tance sociale nettes sont rappor­tés aux seuils de pauvreté à 60 % du niveau de vie des ménages en 2003. Il s’agit ici du cas d’un couple avec deux enfants. Pour d’autres cas voir tableau en fin de page.

Lecture : en France, les minima sociaux pour un couple avec deux enfants repré­sen­taient en 2003 72% du seuil de pauvreté à 60% et le taux de chomage était de 8,9%.

Sources : pour les minima sociaux, OCDE repris dans le rapport « Un pano­rama des minima sociaux en Europe », p. 8, revue « Etudes et résul­tats », DREES, N° 464, février 2006. Pour le chômage : base de données en ligne d’Eu­ro­stat.

   Si corré­la­tion il y a, il semble­rait plutôt qu’elle soit néga­tive : plus les minima sont élevés, plus le taux de chômage est faible.

Il est à noter qu’en France, le pouvoir d’achat du RMI/RSA-socle n’a augmenté que de + 3 % entre 1990 et 2010, tandis que celui du Smic horaire progres­sait de 29 % et le niveau de vie médian de 27 % (source : Contre la pauvreté, l’em­ploi ne suffit pas , Alter­na­tives Econo­miques n° 319 – décembre 2012).

   Cette étude compa­ra­tive sur les minima sociaux est la plus récente (cf. tableau ci-dessous). Si vous trou­vez des données plus récentes que ce tableau de la p.8 du rapport « un pano­rama des minima sociaux en Europe », je suis preneur.

Tableau_minima_sociaux_Europe-2003_DREES-2006.jpg

   Ci-dessous, le clas­se­ment de ces quatorze pays selon les trois situa­tions fami­liales du tableau : personne seule, parents avec deux enfants, parent isolé avec deux enfants.

Minima sociaux pour personne seule - 14 pays UE - 2003 DRE

  • La France se situe en 6e posi­tion, juste au dessus de la moyenne euro­péenne, pour une personne seule.

Minima sociaux pour un couple avec deux enfants-14 pays UE-

  • La France se situe en 5e posi­tion, sous la moyenne euro­péenne, pour un couple avec deux enfants.

Minima sociaux pour un parent isolé avec deux enfants-14 p

  • Et enfin, la France se situe en 7e posi­tion, sous la moyenne de l’UE-14, pour un parent seul avec deux enfants.

Rela­ti­ve­ment au SMIC, le RMI-RSA a perdu 23% de sa valeur entre 1990 et  2013, soit de 66,5 à 51,2 heures de travail au Smic brut. Pour en savoir plus : lire cet article de Jean Gadrey : Le grand retour de « l’as­sis­ta­nat » : sur quelques idées fausses

Sur les minima sociaux, montant et moda­li­tés d’at­tri­bu­tions, nombre de béné­fi­ciaires, voir aussi : Préju­gés sur les minima sociaux.

Sur d’autres idées reçues sur les raisons du chômage :

acces­sibles à partir de l’ar­ticle géné­ral : Préju­gés sur les raisons du chômage

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – actif – volume de travail – heures travaillées – ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son inter­na­tio­nale – OCDE – Union euro­peenne – 35 heures – préjugé – idée reçue – minima sociaux – indem­ni­sa­tion – SMIC – RSA.

Liste des idées reçues au sujet des causes du chômage

Préjugé sur le lien entre chômage et durée annuelle du travail

   La rela­tion entre quan­tité de travail annuelle des travailleurs et taux de chômage, établie sur 34 pays de l’OCDE (année 2012), montrent plutôt que plus les actifs travaillent durant l’an­née, plus le taux de chômage est impor­tant.
Quoique la corré­la­tion ne soit pas très signi­fi­ca­tive, le graphique ci-dessous illustre cela. Donc jusqu’à preuve du contraire, augmen­ter la durée du travail annuel, ne réduit pas le chômage.

   Et pour­tant, le 24 septembre 2009, le Medef propo­sait un plan choc pour créer un million d’em­plois. Parmi les mesures : reve­nir sur les 35h, suppri­mer deux jours fériés sur 11. Autre­ment dit : « travailler plus ».
Et pour­tant, peu après le gouver­ne­ment Hollande-Valls par la voix de son Ministre de l’éco­no­mie, E. Macron, ex-banquier d’af­faireassou­plis­sait la légis­la­tion sur le travail du Dimanche. Autre­ment dit : « travailler plus » égale­ment.

Taux_de_chomage_vs_volume_travail_par_actif_employe_avec_no.jpg   Pour l’ac­cés aux sources de données OCDE, voir liens en fin d’ar­ticle. L’an­née est 2012

   Commen­taire du graphique :
La durée annuelle de travail des actifs en Alle­magne, Dane­mark, Norvège et au Pays Bas est moindre qu’en France. Le taux de chômage aussi. A l’op­posé, la Grèce, l’Es­pagne et le Portu­gal, où les actifs en emploi travaillent plus, connaissent des taux de chômage impor­tants. Bien sûr il y a des excep­tions telles que la Corée et le Mexique.
Main­te­nant, ceci est pour l’an­née 2012. Je tâche­rais prochai­ne­ment d’ap­pro­fon­dir la ques­tion en étudiant cette rela­tion pour diffé­rentes années et diffé­rentes périodes, si les données sont dispo­nibles.

Sur d’autres idées recues sur des causes de chômage, lire mes billets :

acces­sibles à partir de l’ar­ticle géné­ral : Préju­gés sur les raisons du chômage
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Les sources des données OCDE ayant permis l’éta­blis­se­ment du graphique sont en accès libre ici :
* Taux de chômage harmo­nisé
* Heures moyennes annuelles ouvrées par travailleur

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – actif – volume de travail – heures travaillées – ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son inter­na­tio­nale – OCDE – Union euro­peenne – 35 heures – préjugé – idée reçue – minima sociaux – indem­ni­sa­tion – SMIC – RSA.

La France, cancre de l’em­ploi ! Vrai­ment ?

Selon le Xerfi, ce constat est FAUX : pour la période 2000–2013, la France, depuis l’an­née 2000 fait mieux que les Pays-Bas, l’Ita­lie, et le Royaume-Uni, beau­coup mieux que les États-Unis et le Dane­mark, comme l’at­teste le graphique ci-dessous rela­ti­ve­ment à sept pays souvent cités en modèle (Alle­magne, Suède, Pays-Bas, Italie, Royaume-Uni, Dane­mark, États-Unis).

Volume_travai_par_pop_age_travail_8_pays_base2000-2012_Xerf.png

Lecture du graphique :  Le volume de travail repré­sente le nombre d’heures de travail effec­tuées dans l’an­née par la popu­la­tion en âge de travailler. En effet, ces huit pays présen­tant des dyna­miques démo­gra­phiques diffé­rentes, ne pas en tenir compte serait non perti­nent en terme de compa­rai­son.

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Notons que le Dane­mark a été long­temps vanté pour sa « flexi­sé­cu­rité », flexi­sé­cu­rité vers laquelle nous avons fait un pas. À raison ?

L’Al­le­magne, le nouveau « bon élève », fait certes mieux que la France. Mais à quel prix ? Tout le monde a en mémoire les emplois à 1 € par exemple !

Il n’en reste pas moins qu’en France, le taux de chômage actuel, et en parti­cu­lier celui des jeunes, et la qualité des emplois créés sont loin d’être satis­fai­sants. Cepen­dant, quoiqu’il en soit, il est des causes à ce chômage que l’on ne peut pas rete­nir : indem­ni­tés chômage trop géné­reuses, minima sociaux trop élevés, rigi­dité du code de travail, … Je vous invite à lire cet article et ceux qui y sont reliés sur ces non-causes du chômage.

   Un prochain billet tentera d’iden­ti­fier les causes poten­tielles du chômage et de propo­ser d’autres pistes que la préca­ri­sa­tion de l’em­ploi et l’aus­té­rité pour les plus pauvres.

Le graphique ci-dessus est extrait de la vidéo La France cancre de l’em­ploi ? C’EST FAUXdu Xerfi que je vous suggère de vision­ner. J‘en propose cepen­dant une synthèse à partir des prin­ci­paux graphiques qui y sont présen­tés et commen­tés.

Résumé de la vidéo La France cancre de l’em­ploi ? C’EST FAUX (3’41 », Nov. 2014)

Au vu des taux de chômage harmo­nisé (graphique ci-dessous), on pour­rait penser la France inca­pable de créer du travail.

Taux_chomage_harmonise_UE_T3_2014_Xerfi.png

Or, en terme de créa­tion d’em­plois totale, la France fait aussi bien que nombre de « bons élèves » (Alle­magne, États-Unis, Pays-Bas), le Royaume-Uni et la Suède restant de loin meilleurs.

Emploi_total_base_2000-2014_8_pays_Xerfi.png
Mais il y a emploi et emploi. Ainsi par exemple, au Royaume-Uni existent des contrats de travail qui ne garan­tissent aucun volume hebdo­ma­daire mini­mal de travail : celui qui en béné­fi­cie peut très bien ne pas travailler du tout durant des périodes égales ou supé­rieures à une semaine, durée de réfé­rence pour diffé­ren­cier un chômeur d’un employé. On les appelle les contrats zéro heure (lire :Royaume-Uni : 1,4 million de « zéro heure », Alter­na­tives écono­miques, juin 2014).

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C’est pourquoi il est plus perti­nent de mesu­rer le volume de travail créé, celui-ci pouvant se répar­tir en plus ou moins d’em­plois à temps partiels ou à temps complets. C’est ce volume que repré­sente le graphique ci-dessous.
Volume_horaire_de_travail_total_8_pays_base2000-2012_Xerfi.png
Et comme les dyna­miques démo­gra­phiques ne sont pas les mêmes, il est néces­saire de rappor­ter à la popu­la­tion en âge de travailler :

Volume travai par pop age travail 8 pays base2000-2012 Xerf

Conclu­sion : la France n’est pas le cancre de l’em­ploi a minima depuis l’an 2000.  Si les contrats 0 heures en GB, la lexi­sé­cu­rité au Dane­mark ou les contrats à un € en Alle­magne ont peut-être (j’en doute) été des solu­tion opti­males pour ces pays, les 35h n’au­raient-elles pas été la solu­tion opti­male, au moins pour notre pays ?

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – volume de travail – heures – travaillées -ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son -OCDE – Union euro­péenne – 35 heures  préjugé – idée reçue.

Préju­gés sur les raisons du chômage

   Si les facteurs tels que géné­ro­sité des minima sociaux et/ou des indem­ni­tés chômage, rigi­dité des contrats de travail, recherche d’em­ploi insuf­fi­sante de la part des chômeurs, … avaient une influence majeure sur les taux de chômage, comment s’ex­plique­raient les dispa­ri­tés impor­tantes de ces taux à l’in­té­rieur d’un même pays. En effet, ces dispo­si­tifs sont uniformes sur l’en­semble des terri­toires natio­naux.

   Démons­tra­tion en trois cartes concer­nant la France, l’Al­le­magne et la Belgique !

Si des minima sociaux et/ou des indem­ni­tés chômage trop géné­reux, des contrats de travail trop rigides, des chômeurs trop fainéants, impactent le chômage alors . . .

   Dans quatre articles sur le chômage, je tente de démon­trer – chiffres et compa­rai­sons inter­na­tio­nales à l’ap­pui – que l’on ne saurait expliquer le chômage de masse français par la « fainéan­tise » de nos chômeurs et/ou par la diffi­culté à licen­cier.

   En effet, ces dernières années nous avons entendu diverses décla­ra­tions de ministres, tant du gouver­ne­ment Sarkozy-FIllon que celui de Hollande-Valls qui laissent sous entendre que le chômage de masse est  dû :

 . . . comment expliquer des dispa­ri­tés de taux de chômage aussi impor­tantes à l’in­té­rieur d’un même pays ?

  Les trois cartes ci-dessous suffisent à justi­fier la ques­tion suivante : si les pres­ta­tions sociales, les  assu­rances chômage et la protec­tion de sala­riés, uniformes sur ces terri­toires natio­naux, sont les causes prin­ci­pales du chômage, alors comment expliquer qu’elles ne produisent pas les mêmes effets selon les régions de ces pays .

  Ci-dessous les cartes du taux de chômage en France, en Alle­magne et en Belgique mettent en évidence ces impor­tantes dispa­ri­tés :

  • France : de 6,5 à plus de 11% selon les dépar­te­ments
  • Alle­magne (2012) : de 3,6 à 10,9% selon les régions ;
  • Belgique (2013) : de 4 à 20% selon les communes ;

Carte_chomage_en_France_2013.jpg

Carte_chomage_en_Allemagne_2012.jpg

 

Carte_Chomage_Belgique_2010.jpg

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – actif – volume de travail – heures travaillées – ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son inter­na­tio­nale – OCDE – Union euro­peenne – 35 heures – préjugé – idée reçue – minima sociaux – indem­ni­sa­tion – SMIC – RSA.

Préjugé sur le lien entre chômage et « faux-chômeurs »

    M. Rebsa­men, ministre du travail du gouver­ne­ment Hollande-Valls, a déclaré en septembre 2014 :

« 350.000 offres d’em­ploi ne trouvent pas preneur dans un pays qui compte 3,4 millions de chômeurs. C’est insup­por­table ! »

    Insup­por­table ? Vrai­ment ? Spéci­fi­cité française ? Bien au contraire !

L’Al­le­magne a un taux d’em­plois vacants près de CINQ fois supé­rieur à celui de la France !!!!!

   Ci-dessous les taux d’em­plois vacants de 30 pays euro­péens en 2014 (UE28, Suisse, Norvège, source : Euro­stat, pour 2015 ICI).

    Cerclé de vert, ce bon élève – l’Al­le­magne – que l’on devrait imiter.
    Cerclé de rouge, la vilaine France !

Taux_d_emplois_vacants_2014_Eurostat.jpg

En terme de taux d’em­plois vacants, la France est donc très bien placée, n’en déplaise à M. Rebsa­men.
Si tant est que ce soit réali­sable, suppri­mer ces 0,6% d’em­plois vacants rédui­rait le taux de chômage de 0,6% mais le coup n’est pas rejouable. On passe­rait donc de 10,8 à 10,2%. Géniaaallllll !!!
Rappe­lons que Pôle Emploi peut radier les chômeurs pour une dizaine de motifs diffé­rents dont le refus de deux « offres raison­nables d’em­ploi » consé­cu­tives.

Pour en savoir plus sur la mesure et les raisons de ces emplois vacants : Offres d’em­ploi non pour­vues : la machine à fantasme.

Y a-t-il une corré­la­tion entre taux de chômage et taux d’em­plois vacants?

Voyons voir : le graphe ci-dessous met en rela­tion le taux d’em­plois vacants (abscisses) et le taux de chômage (ordon­née).

Chomage_correlation_Taux_vs_taux_emplois_vacants_UE_2012.jpg

Comme on pouvait s’y attendre: plus le taux de chômage est élevé, plus le taux d’em­plois vacants est faible.

En effet, un taux de chômage faible signi­fie un taux impor­tant d’offres d’em­plois et donc un taux d’em­plois vacants égale­ment impor­tant : il y a toujours un délai entre la paru­tion d’une offre d’em­ploi et son pour­voi.

Encore une rengaine néoli­bé­rale visant à stig­ma­ti­ser les chômeurs servie cette fois, et c’est un comble, par un gouver­ne­ment «  » » » » de gauche «  » » » » !

Épilogue !

Et moi qui croyais que la stig­ma­ti­sa­tion des faibles et des mino­ri­tés était l’apa­nage des gouver­ne­ments de droite, décom­plexée ou non !

  On se souvient par exemple de cette décla­ra­tion de L. Wauquiez, ministre du gouver­ne­ment Sarkozy-Fillon :  « Un couple qui est au RSA, en cumu­lant les diffé­rents systèmes de minima sociaux, peut  gagner plus qu’un couple dans lequel il y a une personne qui travaille  au SMIC » (8 mai 2011). Une contre­vé­rité démen­tie ICI .

Sur d’autres idées reçues sur les raisons du chômage :

acces­sibles à partir de l’ar­ticle géné­ral : Préju­gés sur les raisons du chômage

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* Fichier source Euro­stat : http://epp.euro­stat.ec.europa.eu/statis­tics_explai­ned/index.php/File:Job_Vacancy_Rate_by_coun­try_2014Q1.PNG

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – actif – volume de travail – heures travaillées – ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son inter­na­tio­nale – OCDE – Union euro­peenne – 35 heures – préjugé – idée reçue – minima sociaux – indem­ni­sa­tion – SMIC – RSA.

Préjugé sur le lien entre chômage et rigi­dité du contrat de travail

    Manuel 1er a dit : « Le fonc­tion­ne­ment du marché du travail n’est pas satis­fai­sant car il ne crée pas assez d’em­plois, il génère des inéga­li­tés impor­tantes entre d’une part des sala­riés très proté­gés en CDI et d’autre part des sala­riés très précaires en CDD et en inté­rim. C’est là-dessus qu’il faut agir » (Manuel Valls, l’Obs, 22 octobre 2014).

    Et pour­tant, selon l’OCDE diffi­ci­le­ment soupçon­nable d’être noyau­tée par les syndi­cats, en terme de protec­tion des sala­riés en CDI, la France, quoiqu’un peu plus protec­trice que trois des quatre pays scan­di­naves, est moins protec­trice que  la Suède, l’Al­le­magne, les Pays-Bas qui connaissent pour­tant des taux de chômage plus faibles.

La preuve par l’image :
Protection_emploi_pays_OCDE_2012.png
En outre, l’on ne décèle aucune corré­la­tion signi­fi­ca­tive entre l’in­dice de protec­tion de l’em­ploi et le taux de chômage comme l’at­teste le graphique ci-dessous :Taux_de_chomage_vs_protection_emploi_34_pays_OCDE--copie-1.pngSource des données OCDE : http://stats.oecd.org/Index.aspx?lang=fr , onglets Marché du travail puis Protec­tion d’em­ploi (ou direct ICI).

Cette protec­tion « exces­sive » des CDI ne saurait donc être une expli­ca­tion satis­fai­sante au taux de chômage français.
Mais bon, si Jean Tirole, notre prix d’éco­no­mie de la banque de Suède en l’hon­neur d’Al­fred Nobel*, dit le contraire !!!

En outre, les CDD français comptent parmi les plus protec­teurs des pays de l’OCDE. Les inéga­li­tés entre CDI et CDD n’est donc, une fois de plus qu’un fantasme destiné à un nivel­le­ment vers le bas.

En savoir plus sur la ques­tion du chômage, des CDD et des CDI : Marché du travail : Manuel Valls devrait se rensei­gner davan­tage !(G. Duval, Alter­na­tives Écono­miques, oct 2014).

Sur d’autres idées reçues au sujet des raisons du chômage :

acces­sibles à partir de l’ar­ticle géné­ral : Préju­gés sur les raisons du chômage

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* Le (vrai) prix Nobel d’éco­no­mie n’existe pas ! Je répète : le prix Nobel d’éco­no­mie n’existe pas.

Bonus à l’at­ten­tion des fainéants de fonc­tion­naires, ensei­gnants ou pas, et des chômeurs : pour vous distraire, un site qui recense 140 AlterDo­cus : La preuve par l’image

En un clic, vous accé­de­rez libre­ment à chacun de ces alter­do­cus : Le Traité de libre échange TAFTA, La fabri­ca­tion du consen­te­ment (Noam Chom­sky), La stra­té­gie du choc (Naomi Klein), Le Monde selon Monsanto (Marie-Monique Robin), La société du spec­tacle (Guy Debord), TV-Lobo­to­mie (Pascal Desmur­get), Les nouveaux chiens de garde (G. Ballastre), Inside Job, La maffia de l’eau (confé­rence), …

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – actif – volume de travail – heures travaillées – ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son inter­na­tio­nale – OCDE – Union euro­péenne – 35 heures – préjugé – idée reçue – minima sociaux – indem­ni­sa­tion – SMIC – RSA.

Préjugé sur le lien entre chômage et géné­ro­sité des allo­ca­tions chômage

   Manuel 1er a taclé récem­ment le choix hexa­go­nal en matière de chômage :

Berlin, fin septembre 2014: « La France a une préfé­rence pour le chômage de masse bien indem­nisé, c’est un fait. »

Londres, 6 octobre 2014 : « Nous, en France, avons fait le choix d’un chômage très impor­tant et très bien indem­nisé. »

    Sous-entendu : à trop indem­ni­ser les chômeurs, l’on favo­rise le chômage. Rengaine néoli­bé­rale clas­sique.

    Voyons si, globa­le­ment, le niveau de dépenses consa­crées aux chômeurs est corrélé au taux de chômage. Grâce aux données d’Eu­ro­stat, c’est assez facile : comme l’in­dique le graphique ci-dessous, la corré­la­tion est très faible (R2 = 0,11). Et si elle était signi­fi­ca­tive elle serait même plutôt néga­tive : plus les dépenses par chômeur sont impor­tantes et plus le taux de chômage est faible.

    Comme on peut le voir, l’Alle­magne est envi­ron 12% plus géné­reuse que la France (0,19 vs 0,17 points de PIB/point de chômage) et pour­tant son taux de chômage est deux fois moindre (en 2013) !

Chomage_correlation_Taux_vs_Depense_indemnisation_chomage_U.jpg

   Voir égale­ment barre-graphe ci-dessous.

   Autre­ment dit, diffi­cile de mettre sur le dos de la géné­ro­sité globale de l’as­su­rance chômage, le chômage de masse français. Et surtout n’ou­blions pas que :

  • 52,2 % des chômeurs ne touchent rien ;
  • 23 % touchent moins de 1.000 € brut ;
  • 2,5 % touchent entre 2.000 € et le plafond ;
  • et seuls 0,02 % touchent le plafond (7,084 € brut mensuel).

Pour en savoir plus sur la géné­ro­sité de l’as­su­rance chômage rela­ti­ve­ment à nos voisins car, les moda­li­tés de mise en oeuvre de l’as­su­rance chômage étant très dispa­rate, c’est un peu plus complexe que cela, lire :

Depense_indemnisation_chomage_17_pays_Europe_2012.jpg

Actua­lité (décembre 2015) :  » Un rapport de l’Ins­ti­tut de l’en­tre­prise, un think tank financé par les grandes entre­prises vient tailler en pièces l’idée en vogue selon laquelle les règles d’in­dem­ni­sa­tion du chômage en France seraient trop géné­reuses. Pour son auteur, Bruno Coquet, grand spécia­liste du sujet, les défi­cits et la dette de l’Une­dic ont été créés par un jeu de défausse de l’État, qui doit main­te­nant prendre ses respon­sa­bi­li­tés. « .

C’est ce que l’on peut lire dans l’ar­ticle du Point « Défi­cit public : l’as­su­rance chômage n’est pas coupable«  . Le rapport de l’Insti­tut de l’En­tre­prise incri­miné est lisible sur le site de cette dernière ICI .

Sur d’autres idées reçues sur les raisons du chômage :

acces­sibles à partir de l’ar­ticle géné­ral : Préju­gés sur les raisons du chômage

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Mots clés : chômage – emploi – habi­tant – actif – volume de travail – heures travaillées – ouvrées – clas­se­ment – compa­rai­son inter­na­tio­nale – OCDE – Union euro­peenne – 35 heures – préjugé – idée reçue – minima sociaux – indem­ni­sa­tion – SMIC – RSA.