La partie illé­gi­time de la dette publique

France : qui paye la dette et à qui profite le crime ?
Envi­ron 70 % des créances sur les dettes publiques sont possé­dées par les 10 % les plus riches de la popu­la­tion qui perçoivent donc 70 % des inté­rêts.

   Le budget 2011 de la France c’est en gros 200 Md€ de recettes, 290 Md€ de dépenses dont près de 60 Md€ d’in­té­rêts de la dette publique (Merci Giscard et ta loi dite Roth­schild de 1973 !).

   Si vous n’ai­mez pas lire, je vous propose cette récente video (Marianne, mai 2014). Reve­nez éven­tuel­le­ment lire la suite de l’ar­ticle après.

  L’im­pôt étant assez peu redis­tri­bu­tif, on comprend donc que le système de la dette publique enri­chit les plus riches au détri­ment des plus pauvres, lesquels payent des impôts – TVA à 20% en parti­cu­lier – sans avoir de patri­moine finan­cier rému­néré.

  Ce premier graphique, illustre le fait que ce sont les 90% les plus pauvres (barres rouges) qui globa­le­ment remboursent la dette au 10% les plus riches (les trois barres vertes) :

charge-nette-dette-par-decile-france-2010-O-Berruyer-perte.jpg
   Selon que l’on est dans une des trois parties de ce dernier décile (90–95%, 95–99% ou 99–100%), bien évidem­ment l’on y gagne plus ou moins.

   Dans ce deuxième graphique, est estimé le pour­cen­tage des reve­nus consa­crés par chacun au rembour­se­ment de la dette.

charge-nette-dette-en---revenus-par-decile-france-2010-O-B.jpg  Comme indiqué, les 90% les plus pauvres perdent 2,5% de leur reve­nus (de –3,9% à –1,5%) pour amélio­rer de 3,5% les reve­nus des 5% les plus riches !

   En résumé : baisse des impôts des plus riches depuis 30 ans => plus d’épargne pour les plus riches => plus de reve­nus finan­ciers pour ces derniers qui s’en­ri­chissent => encore plus d’épargne pour ces encore plus riches => encore plus de reve­nus finan­ciers …. Voir en fin d’ar­ticle le graphique repré­sen­tant le taux d’épargne médian en fonc­tion des reve­nus : –20% (= dette) pour les 20% les moins riches à +40% pour les 20% les plus riches !

   Durant ce temps là les pauvres sont toujours plus pauvres, et comme crise et inéga­li­tés sont indu­bi­ta­ble­ment liées cela risque donc de durer, un moment je vous le dis ! Au moins tant que, a minima, la loi Roth­schild ne sera pas abro­gée, c’est à dire les Trai­tés de Maas­tricht et de Lisbonne qui la consacre.

   Cela ne saurait évidem­ment être suffi­sant : il faut mettre en oeuvre d’autres solu­tions. Et chaque jour qui passe, c’est notre argent qui dispa­raît au profit de qui vous savez main­te­nant.

Pour en savoir plus lire l’ar­ticle d’Oli­vier Berruyer : Perte du Triple A : origine et consé­quences

crisenuls


Taux d’épargne médian par quin­tile de revenu dispo­nible

Taux_epargne_median_selon_quintile_2010Source du graphique : Les hauts reve­nus épar­gnent‐ils
davan­tage ?, p.55, ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 472–473, 2014, Insee.
Note : Le revenu dispo­nible comprend les reve­nus d’ac­ti­vité et de rempla­ce­ment, les pres­ta­tions sociales et les reve­nus du patri­moine. Il est net des impôts directs (impôt sur le revenu, CSG, CRDS et taxe d’ha­bi­ta­tion).

En 2003, les 20 % de ménages les plus aisés (soit 5 millions de foyers) dispo­saient de 40 % du revenu dispo­nible (993,4 milliards d’eu­ros), quand les 20 % les moins aisés n’en rece­vaient que 8 %. Autre­ment dit le niveau de vie des 20 % des ménages les plus aisés est en moyenne 5 fois plus élevé que celui des 20% les plus modestes.

Y a-t-il un rapport entre la crise et les inéga­li­tés ?

Je vous invite à lire, en fonc­tion de votre sensi­bi­lité et selon le crédit que vous accor­dez à ces auteurs :

   Et comme un dessin vaut mieux qu’un long discours, voici ce graphique reliant l’in­di­ca­teur d’iné­ga­li­tés GINI et le taux dette publique/PIB (réalisé par J. Gadrey selon Euro­stat et commenté dans son article Les pays les plus endet­tés sont les plus inéga­li­taires).

Correlation GINI Dettes publiques 2010

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