Deux Prix Nobel d’éco­no­mie état­su­niens parlent de l’Eu­rope et de sa poli­tique d’aus­té­rité.

 Paul Krug­man fait le bilan de la crise en zone euro dans le New-York Times : Le suicide écono­mique de l’Eu­rope, (Euro­pe’s Econo­mic Suicide), 15 avril 2012.

« Il est donc diffi­cile d’évi­ter un senti­ment de déses­poir. Plutôt que d’ad­mettre qu’ils ont eu tort, les diri­geants euro­péens semblent déter­mi­nés à conduire leur écono­mie – et leur société – au bas de la falaise. Et le monde entier en paiera le prix. »

(de l’an­glais : « So it’s hard to avoid a sense of despair. Rather than admit that they’ve been wrong, Euro­pean leaders seem deter­mi­ned to drive their economy — and their society — off a cliff. And the whole world will pay the price. »)

Joseph Stiglitz, « l’Eu­rope va droit dans le mur » dans une inter­view dans la Tribune de Genève, 16 avril 2012

« La seule bonne chose de l’an­née 2011, c’est qu’elle a été meilleure que ne le sera 2012 », estime le prix Nobel d’éco­no­mie.

Si l’Eu­rope pour­suit ses programmes de restric­tion, « les années à venir seront vrai­ment dures ».

« La situa­tion en Europe préoc­cupe Joseph Stiglitz : « Les chances de résoudre le problème par de nouvelles écono­mies sont proches de zéro », relève-t-il dans une inter­view donnée au Tages-Anzei­ger. L’Eu­rope est même « mena­cée à court terme d’une deuxième réces­sion ».

 « La plupart des gouver­ne­ments euro­péens épargnent, ce qui accen­tue le ralen­tis­se­ment écono­mique » constate le cher­cheur et écono­miste améri­cain.

Et contrai­re­ment aux promesses faites, « on ne voit toujours pas poindre la lumière au bout du tunnel ».

 « Il n’y a au monde pas un seul exemple qui montre qu’il est possible d’as­sai­nir un État malade en rédui­sant les salaires, les rentes et les pres­ta­tions sociales », pour­suit l’an­cien prix Nobel.

« La crois­sance ralen­tit, les recettes fiscales baissent et la ques­tion de l’en­det­te­ment n’est pas réso­lue » ajoute-t-il en substance.

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Post scrip­tum : ces cita­tions ne signi­fient pas que je consi­dère les paroles de ces prix (de la Banque centrale de Suède en sciences écono­miques en mémoire d’Al­fred) Nobel, comme véri­tés incon­tes­tables. Sur ce prix : Le « prix Nobel d’éco­no­mie » : une habile mysti­fi­ca­tion.

Qu’est ce que la partie illé­gi­time de la dette ?

  France : qui paye la dette et à qui profite le crime ?

  Envi­ron 70 % des créances sur les dettes publiques sont possé­dées par les 10 % les plus riches de la popu­la­tion, qui touchent donc 70 % des inté­rêts.

Le budget 2011 de la France c’est en gros 200 Md€ de recettes, 290 Md€ de dépenses dont près de 60 Md€ d’in­té­rêts (Merci Giscard et ta loi « Roth­schild de 1973 !)

  L’im­pôt étant assez peu redis­tri­bu­tif (nette­ment moins que l’écart de patri­moine), on comprend donc, que le système de la dette publique enri­chit les plus riches au détri­ment des plus pauvres, lesquels payent des impôts sans avoir de patri­moine finan­cier rému­néré.

  Ce premier graphique, illustre le fait que ce sont les neuf premiers déciles (barres rouges) qui globa­le­ment remboursent la dette au dernier décile (les trois barres vertes)

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Selon que l’on est dans une des trois parties de ce dernier décile (90–95%, 95–99% et 99–100%), bien évidem­ment l’on y gagne plus ou moins.

Dans ce deuxième graphique, est estimé le pour­cen­tage des reve­nus consa­crés au rembour­se­ment de la dette.

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Comme indiqué, les 90% les plus pauvres perdent 2,5% de leur reve­nus (de-3,9% à –1,5%) pour amélio­rer de 3,5% les reve­nus des 5% les plus riches !

En résumé : baisse des impôts des plus riches depuis 30 ans => plus d’épargne pour les plus riches => plus de reve­nus finan­ciers pour ces derniers qui s’en­ri­chissent = > encore plus d’épargne pour ces encore plus riches => encore plus de reve­nus finan­ciers ….

Durant ce temps là les pauvres sont toujours plus pauvres, et comme crise et inéga­li­tés sont indu­bi­ta­ble­ment liées.

Cela risque donc de durer, un moment je vous le dis ! Au moins tant que la loi Roth­schild ne sera pas abro­gée, c’est à dire le Traité de Maas­tricht et de Lisbonne.

Mais cela ne saurait être suffi­sant : il faut mettre en oeuvre d’autres solu­tions . Et chaque jour qui passe, c’est notre argent qui dispa­raît au profit de qui vous savez main­te­nant.

Pour en savoir plus lire l’ar­ticle d’Oli­vier Berruyer : Perte du Triple A : origine et consé­quences

crisenuls

DETTE PUBLIQUE : L’ad­di­tion, service non compris, s.v.p. !

Que serait notre dette publique si nous avions pu conti­nuer à emprun­ter à la Banque de France ?

Outre l’ef­fet de la crise finan­cière débu­tée en septembre 2008, la crois­sance de la dette publique de la France entre 1973 et 2012 a deux causes prin­ci­pales :

  • L’ac­crois­se­ment des inéga­li­tés : sur ce point voir Crise et inéga­li­tés, y a-t-il un rapport ?
  • La loi de dite « Roth­schild » de 1973 en France, géné­ra­li­sée au pays de l’Eu­ro­zone depuis le Traité de Maas­tricht ;

En vertu de cette loi, le Trésor public ne peut plus emprun­ter à la Banque de France à faible taux, voire à taux zéro, ce qu’il faisait depuis toujours.

De quel montant serait la dette publique aujourd’­hui si cette loi n’exis­tait pas ?

Dans un billet impor­tant de André-Jacques Holbecq* sur la dette publique , ce dernier nous a produit ce graphique (cliquez pour agran­dir) :Evolution-Dette-constatee-et-sans-interets-1979-2009_Holbec
   L’on constate que malgré le rebond depuis 2008, début de la crise finan­cière, la dette publique reste très faible. Infé­rieure même à ce qu’elle était en 1979, 5 ans après la loi « Roth­schild » de VGE (1973). Soit 9% du PIB !

Autre­ment dit, sans ces inté­rêts – qui repré­sentent chaque année la tota­lité de l’im­pôt sur le revenu, 25% du budget de l’état – il n’y aurait pas de défi­cit public ! L’ac­crois­se­ment des dépenses publiques hors rembour­se­ment des inté­rêts de la dette n’y est donc pour rien dans notre endet­te­ment crois­sant puisque ces dépenses publiques ne s’ac­croissent pas depuis 30 ans. Seules les recettes baissent !

Rappel au sujet de la crise débu­tée en 2008 qui a accru la dette publique : la sépa­ra­tion des acti­vi­tés bancaires de dépôt et d’in­ves­tis­se­ment, l’équi­valent du Glass-Stea­gall Act étasu­nien de 1932 (voir mon billet : Le Glass-Stea­gall Act français) est votée en décembre 1945 et sera abrogé par le gouver­ne­ment Mitter­rand-Mauroy, sous l’im­pul­sion de J. Delors en 1984 ! Bien avant les USA qui ne l’abo­li­ront que 15 ans plus tard, en 1999. Huit ans après, la crise des Subprimes faisait entrer le monde dans une crise mondiale.

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* A.-J Holbecq , écono­miste travaillant plus parti­cu­liè­re­ment sur la monnaie et la dette publique, a écrit plusieurs ouvrages dont en 2002 Un regard citoyen sur l’éco­no­mie.

Y a-t-il un rapport entre la crise et les inéga­li­tés ?

 

Je vous invite à lire, en fonc­tion de votre sensi­bi­lité et selon le crédit que vous accor­dez à ces auteurs :

Et comme un dessin vaut mieux qu’un long discours, voici ce graphique reliant l’in­di­ca­teur d’iné­ga­li­tés GINI et le taux dette publique/PIB (réalisé par J. Gadrey selon Euro­stat et commenté dans son article Les pays les plus endet­tés sont les plus inéga­li­taires.

  Correlation GINI Dettes publiques 2010

  Cliquez ICI pour zoomer l’image

Évolu­tion de la dette publique hors service de 1979 à 2009 : sans les inté­rêts, elle repré­sen­te­rait 9 % du PIB en 2009

   Sur ce graphique, établi par l’éco­no­miste A.-J. Holbecq*, l’on visua­lise :

  • En trait noir gras continu : la dette publique réelle. 
  • En rouge, l’évo­lu­tion de la dette publique hors service, c’est à dire en consi­dé­rant un taux d’in­té­rêt des emprunts à taux nul !
  • En poin­tillé mauve, la partie de la dette corres­pon­dant aux inté­rêts.

Autre­ment dit l’aug­men­ta­tion de la dette entre 1979 et 2009 est unique­ment lié aux taux d’in­té­rêt.Sans ces inté­rêts, elle serait de 9% du PIB !!!!

Le rebond qui appa­rait à partir de mi 2008 est l’ef­fet de la crise finan­cière.

Evolution Dette constatee et sans interets 1979-2009 Holbec

Ce graphique est paru dans l’ar­ticle : Un billet impor­tant de André-Jacques Holbecq sur la dette publique

sur le blog de Jean Gadrey, Profes­seur émérite d’éco­no­mie.

* A.J. Holbecq est l’au­teur avec  Étienne Chouard et Philippe Derru­der de l’ou­vrage : La dette publique, une affaire rentable : A qui profite le système ?

Étienne Chouard explique bien tout ceci dans une courte video de 6’15 »

Les écono­mistes multi­cartes !

      Jean Gadrey, profes­seur émérite d’éco­no­mie de l’Uni­ver­sité Lille1, juge leurs liai­sons dange­reuses.
Laurent Mauduit
, jour­na­liste à Média­part, les appelle les impos­teurs de l’éco­no­mie.
    Gilles Balbastre
, réali­sa­teur, les appelle Les nouveaux chiens de garde (dispo en DVD mais aussi visible ICI).
     Daniel Mermet, jour­na­liste à France-Inter, les appelle Les écono­mistes de garde.
En fait, ils sont nos sauveurs !

    On convien­dra qu’au­cun des candi­dats à la Prési­dence française 2012 n’est satis­fai­sant. C’est pourquoi je fais appel à vous pour soute­nir la candi­da­ture de Marc Ladreit de Lachar­rière.
    Vous savez sûre­ment que Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papa­dé­mos, respec­ti­ve­ment Président de la BCE, Président du Conseil italien et Premier Ministre grec, sont tous trois d’an­ciens de la banque Gold­man Sachs. Rien de plus normal puisque, outre-atlan­tique, M. Paul­son, secré­taire aux Finances US de 2006 à 2009, diri­geait anté­rieu­re­ment Gold­man Sachs. Rappe­lons qu’en 2008, et à la diffé­rence de Lehman brothers, Gold­man Sachs avait était jugée par ce M. Paul­son too big to fail et il l’avait donc sauvée.

Mais quel rapport avec M. Ladreit de Lachar­rière ?

      Bon, avec un nom pareil, nous trou­ve­rions surpre­nant qu’il s’agisse d’un ouvrier licen­cié d’Arce­lorMit­tal ou de Conti. En effet : M. Ladreit De Lachar­rière est Président de l’agence de nota­tion FitchRi­ting, admi­nis­tra­teur du groupe Casino, de l’Oréal, de Renault, membre du Conseil consul­ta­tif de la Banque de France, . . . . Il est entré en 2007 dans le cercle des milliar­daires en Euros. Reste juste à s’as­su­rer qu’il avait bien une Rolex à 50 ans ! Sinon il semble avoir toutes les quali­tés pour être notre Président, n’est-ce pas ?

      D’ailleurs François Baroin, Ministre de l’Éco­no­mie du gouver­ne­ment Fillon/Sarkozy, ne s’y trom­pait pas puisque mi-décembre il a remis, en les locaux du Minis­tère, le Prix du livre de l’éco­no­mie dont notre M. Ladreit de Lachar­rière en est le Président de jury ! Ce prix est une initia­tive du think tank le Cercle des écono­mistes, lequel compte, parmi ses 30 membres, nombre de repré­sen­tants de banques et insti­tu­tions finan­cières.

      Et, heureux hasard, les trois nomi­nés étaient Alain Minc, Jean-Marie Messier et le très média­tique Daniel Cohen, lauréat. Autre­ment dit trois écono­mistes chantres de la promo­tion de la « main invi­sible des marchés ». Inutile de dire qu’au­cun de ces nomi­nés , contrai­re­ment à Frédé­ric Lordon et Jean Gadrey, entre autres écono­mistes atter­rés, ne propose la mise en place d’un pôle public bancaire. Il faut dire que le lauréat, D. Cohen donc, est infi­ni­ment plus « talen­tueux » que ces deux derniers. La preuve ? En 2011, il a eu droit à 52 passages dans Le Monde tandis que les seconds n’en ont eu droit qu’à 2 ! Démons­tra­tion de leur incom­men­su­rable compé­tence en 2’52 » (extrait du film Les nouveaux chiens de garde) :

Alain Minc et Hervé De Bois­sieu, deux écono­mistes multi­cartes se plantent lamen­ta­ble­ment !

      Pour info, Daniel Cohen et Alain Minc sont membres du Conseil de surveillance de ce même jour­nal. Ce dernier en fût même le président jusqu’en 2008. Pure coïn­ci­dence ! Circu­lez, y a rien à voir ! En 2015, dans ce jour­nal, rien n’a changé : Europe : quels écono­mistes s’ex­priment dans Le Monde (suite) ? Toujours les banquiers !, Acri­med, juin 2015.

      Pour en savoir plus sur ces conni­vences et dépen­dances dans le petit monde des experts média­tiques et des oracles multi­cartes, je vous suggère le sujet « Les écono­mistes de garde » de l’émis­sion « Là-bas si j’y suis » qui fût diffusé sur France-Inter jusqu’en 2014 (cf. lien infra).

      Si vous êtes lecteur du Monde, un conseil, arrê­tez. À moins qu’à 50 ans vous n’au­rez ou n’aviez une Rolex !

En tous les cas « NOUS ne paie­rons pas LEUR dette » !


Aller plus loin :

* L’émis­sion Là-bas si j’y suis, émis­sion poil à grat­ter, désor­mais disparu de France-Inter. Elle avait déjà failli dispa­raître en 2006 avant d’être avan­cée de 17h à 15h, heure de moindre écoute. Elle n’existe plus désor­mais qu’en média web indé­pen­dant ;

 * L’ana­lyse du prix Nobel d’éco­no­mie P. Krug­man dans Alter­na­tives écono­miques (janvier 2012) : Crise : pourquoi les écono­mistes ont failli

 * Quelques docu­ments sur Gold­man Sachs :
+ La pieuvre Gold­man sacKs (article, 1 page) ;
+ Le putsch de Gold­man Sachs sur l’Euro (vidéo, 1 mn) ;
+ Gold­man Sachs, analyse d’une pieuvre finan­cière mondiale (vidéo 53′)
+ La banque, Marc Roche, jour­na­liste du monde, Albin Michel, 2011 ;
+ Comment Gold­man Sachs dirige le monde, 53′, Arte, 2013 ;

* Sur Alain Minc : conseiller de N. Sarkozy, admi­nis­tra­teur de nombreuses grandes entre­prises et PDG de sa société de commu­ni­ca­tion AM Conseil. Quelques mois avant la crise des subprimes,  il vantait encore  » l’in­croyable plas­ti­cité de l’auto-régu­la­tion des marchés « .

* Le docu­men­taire Inside Job : Inside Job est le premier film qui s’es­saye à une analyse exhaus­tive de la crise finan­cière mondiale qui a émergé en 2008, et qui, selon le réali­sa­teur, était évitable.

Le film éclaire en parti­cu­lier le lien inces­tueux d’uni­ver­si­taires pres­ti­gieux qui, du fait de la répu­ta­tion de sérieux scien­ti­fique, ont fourni une garan­tie mais ont été rému­né­rés (gras­se­ment) et on fait, ou font encore, partie des conseils d’ad­mi­nis­tra­tion de grandes entre­prises finan­cières mises en cause : banques d’af­faires (Merrill Lynch, Morgan Stan­ley, Lehman Brothers), assu­rances (AIG), agences de crédit immo­bi­lier (y compris gouver­ne­men­tales: Fred­die Mac & Fannie Mae) et agences de nota­tion finan­cière (Stan­dard & Poor’s, Fitch Ratings, Moody’s).

La mainmise du complexe militaro-industriel 2009

Y a trop de fonc­tion­naires en France ! Vrai­ment ?

La France souf­fri­rait de son obésité admi­nis­tra­tive qui serait une des causes de l’am­pleur de ses dépenses publiques. Voyons voir !

     Certes, si l’on peut réduire la bureau­cra­tie, faisons-le. Mais ne lui prêtons pas non plus des vertus excep­tion­nelles, une solu­tion à tous nos problèmes !

     Qui dit bureau­cra­tie pense, à tort, fonc­tion­naires.

     D’où la première préci­sion utile : il ne faut pas confondre « fonc­tion­naires » et « emplois publics ». Les premiers sont des agents d’une des 3 fonc­tions publiques (d’état,  terri­to­riale ou hospi­ta­lière). Si ils ont la chance d’être titu­laire de leur  poste, ils ont alors le statut de fonc­tion­naire, et le privi­lège de la sécu­rité de l’em­ploi. En effet, comme le privé, la fonc­tion publique est grande pour­voyeuse de CDD et emplois précaires (près de 20%).

     Cela dit, compa­rons le taux d’em­plois publics et leur coût dans les pays de l’OCDE.

     En 2008, l’Al­le­magne avec 55 emplois publics pour 1.000 habi­tants, se situe avec le Japon, dans le bas de la four­chette des pays de l’OCDE, avec 6 points de PIB sous la moyenne.

      En 2008, la France, avec un point au dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, se situe avec 88 emplois publics pour 1.000 habi­tants, dans le haut du tableau, au même niveau que le Royaume-Uni. Loin derrière les quatres pays scan­di­naves dont les trois premiers sont entre 140 et 160, le 4e à 115.

Taux d administration pays OCDE-1993-2008 CAS-2010-copie-1
L’écart entre ces deux pays “extrèmes” repré­sente 7 points de PIB, soit 2.100 € par français et par an. Certains juge­ront que c’est trop, certains que c’est accep­table. Tout dépend de la manière dont chacun estime le service rendu par ces employés.

Part remuneration publique dans PIB-pays OCDE-2008 CAS-2010

     Pour mémo : en 2010, le revenu moyen avant impôt des Français était  de 33.000€ par adulte et par an (2.800€ par mois).

     Et bien sûr, tous ces emplois sont loin d’être des emplois « bureau­cra­tiques » :  les ensei­gnants, des bureau­crates ? Les person­nels soignants des hopi­taux publics, des bureau­crates ? Et les conseillers de pôle emploi ? Et les cher­cheurs du CNRS ? ….

     Quoiqu’il en soit  » En France, comme dans la plupart des pays de l’OCDE, les dépenses de rému­né­ra­tion du person­nel repré­sentent entre 10 % et 12 % du PIB « , précise le Conseil d’Ana­lyse Stra­té­gique.

     Bonus : La vérité sur les fonc­tion­naires et les ensei­gnants en 5 points et 10 lignes !

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Note : En 2008, 5,2 millions d’em­plois publics dont 2 millions de fonc­tion­naires d’Etat  et 1,4 millions de fonc­tion­naires terri­to­riaux (conseil régio­naux, géné­raux, muni­ci­pa­lité, …). Le reste, 1,8 millions, se ventile sur les Etablis­se­ments publics admi­nis­tra­tifs (EPA) non marchands ou de droit parti­cu­lier : hôpi­taux publics, ANPE, CNRS, Caisses natio­nales de Sécu, … 4,4 millions, soit 80% sont titu­laires et disposent donc de la sécu­rité de l’em­ploi.

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Sources :

* Les dépenses publiques en Alle­magne : d’où proviennent les écarts avec la France ? (VI et fin). Eléments de synthèse, Arnaud le Cheva­lier, Alter­na­tives Econo­miques, 2011.

* Tableau de bord de l’em­ploi public : situa­tion de la France et compa­rai­sons inter­na­tio­nales, Synthèse, CAS, 2010.