Treizième d’une série d’articles démontant les préjugés sur la pauvreté, l’assistanat, l’immigration, les Roms, les impôts, . . .
13) Sur les prestations familiales
13–1) « Les pauvres, immigrés ou pas, vivent grâce aux allocations familiales »
FAUX ! 6 € par jour et par enfant, c’est le montant moyen par enfant perçu grâce à la totalité des transferts en nature (prestations + réduction d’impôts) pour 80% des ménages aux plus faibles revenus.
Les prestations familiales sont liées à la présence d’enfants à charge et aux revenus. Celles conditionnées aux revenus (ex : allocation de rentrée) sont d’autant plus faibles que les revenus sont élevés. Elles représentent au maximum 160 €/mois.
Cependant, comme l’illustre le graphique ci-dessous, grâce au quotient familial, les familles bénéficient d’autant plus de réduction d’impôts sur le revenu que ceux-ci sont importants : ainsi les 10% de ménages aux plus hauts revenus se partagent près de 50% des réductions d’impôts qu’il induit. Ainsi, un enfant de riche coûte jusqu’à 380 € par mois à la collectivité.
Source :« Le quotient familial, un coûteux privilège de classe », Christiane Marty, 2011.
Le bilan des transferts sociaux via les prestations familiales et sociales et les réductions d’impôts est illustré ci-dessous :
Source : La révolution fiscale, T. Piketty & Coll, 2010.
L’ensemble des aides familiales représentent donc par enfant et par jour : entre 5 € et 6 € pour 80% des revenus les moins élevés (décile 1 à 8), puis croit jusqu’à 13 € des déciles 8 à 10. Autrement dit un enfant de très riches « rapporte » 2,5 fois plus qu’un enfant de pauvres !
Et on voudrait nous faire croire, qu’avec 5–6 €, on peut gagner de l’argent en ayant un enfant ?
Note : le quotient familial n’existe ailleurs dans l’UE qu’au Portugal et au Luxembourg.
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ministre_des_Affaires_Sociales_et_de_la_Sante_Marisol_TOURAINE_UN_CALCUL_PLUS_JUSTE_DES_ALLOCATIONS_FAMILIALES/